Rado, c’est le mot du jargon kinois pour tout simplement exprimer un malaise, dire que rien ne va, qu’il y a rupture des relations ou celles-ci sont rouillées. Et c’est le cas de le dire de ce que l’on vit actuellement au sein de la coalition Lamuka, née à Genève en 2018 pour affronter les élections de décembre de la même année. Rado, puisque deux camps se dessinent et que les Congolais risquent de vivre «Lamuka BCBG» et «Lamuka Maison mère».
Comme tout le monde le savait déjà, même son actuel allié Jean-Pierre Lisanga Bonganga puisqu’il en a l’expérience, qu’à son tour, Martin Fayulu cédera difficilement le flambeau. Franchement, son attitude actuelle ne surprend personne. En effet, au cours de sa conférence de presse tenue vendredi 9 avril et réagissant à une question d’un journaliste de Radio Okapi sur la remise-reprise au sein de Lamuka, Martin Fayulu a déclaré que «Moise Katumbi n’est plus membre de Lamuka, et par conséquent, il ne peut plus en assurer la présidence tournante». Pas étonnant pour ceux qui connaissent l’homme restant champion dans les usurpations des œuvres politiques communes et égal à lui-même.
Incapable de booster son propre parti politique Ecidé dont le siège national ressemble à une bicoque sur l’avenue de l’Enseignement, l’ancien candidat malheureux à la présidentielle de décembre 20219 s’est toujours accroché aux œuvres politiques communes pour maintenir et ancrer son aura. Son allié actuel Lisanga Bonganga en sait quelque chose avec FAC/Opposition. Il y a eu à l’époque deux ailes, l’une pour Lisanga et l’autre pour Fayulu qui ne voulait pas céder le siège. Si Claudel-André Lubaya et Delly Sesanga, bien que de Ensemble pour la Nation, plateforme katumbiste, avaient refusé catégoriquement de soutenir au Kasaï central la candidature de Martin Fayulu à la présidentielle de décembre 2018, c’était à cause de la mauvaise foi et de l’égoïsme de ce prétentieux fixiste qui n’avait pas voulu céder la coordination de la Dynamique de l’opposition alors que ses prédécesseurs l’avaient fait sans aucune complication.
Mais les Lisanga, Lubaya, Sesanga, Kamerhe, Vuemba et Ingle Ifoto, tous anciens de la Dynamique de l’opposition, ne sont pas les Bemba et Katumbi qui ne laisseront pas Fayulu toujours usurper et profiter abondamment des efforts politiques des autres alors qu’il ne crée rien. En effet, dans un communiqué sur les réseaux sociaux dont l’authenticité a été confirmée à Scooprdc.net par Salomon Kalonda Idi Della dit SK Della, conseiller spécial de Moïse Katumbi, ce dernier annonce sa prise automatique de fonctions du présidium tournant de Lamuka dès ce samedi 10 avril sans aucune cérémonie. Non sans raison, le président de Ensemble pour la République s’appuie sur l’article 6 aliéna 4 et 5 de la décision portant création de la plateforme Lamuka qui stipule que «la coordination du présidium est tournante tous les six mois, selon l’ordre déterminé par le présidium. A la fin du mandat du coordonnateur en exercice, la passation des pouvoirs est automatique. Elle n’est pas sujette à une cérémonie officielle…».
Est pris, celui qui pensait pendre. Malgré tous les bruits que Fayulu a fait comme dans ses habitudes pour discréditer ses alliés de Lamuka, Katumbi est resté silencieux. Maintenant là, il demande à Fayulu de montrer aux Congolais une seule disposition de l’acte créant Lamuka qui dit que celle-ci est une plateforme de l’opposition ! Comme si cela ne suffisait pas, Jean-Pierre Gombo, président du Mouvement de Libération du Congo (MLC), deuxième à prendre la coordination tournante de Lamuka, a, dans son message de ce jour, félicité Moïse Katumbi à l’occasion, stipule le message, de la prise effective ce 10 avril 2021 de la coordination tournante de Lamuka.
«Je vous exhorte à poursuivre la mission que nous nous sommes assignée avec votre détermination et clairvoyance habituelles. Je puis vous assurer de mon entier accompagnement. Je ne doute pas un seul instant que votre mandat sera consacré à la poursuite des actions dans l’intérêt du peuple congolais», écrit JP Bemba dans son message de félicitation à Moïse Katumbi. Un véritable coup de massue à Fayulu toujours usurpateur des efforts politiques communs. Katumbi a six mois de mandat, Bemba aura aussi six, donc c’est parti pour une année de conflit.