Corneille Nangaa à l’Assemblée nationale ce vendredi 9 avril : Entre remontrances et éloges !

Le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) sera ce vendredi 9 avril 2021 devant les représentants du peuple à l’Assemblée nationale. D’après les sources de scooprdc.net, c’est pour y présenter le rapport d’activités de l’institution qu’il a dirigée et dont il est fin mandat depuis juin 2019. Comme toutes les autres instituions au pays de Lumumba qui ont largement dépassé leurs mandats, la CENI a aussi glissé…

Même si, d’après les sources de Scooprdc.net, la primeur de ce rapport est réservée aux députés nationaux, cela n’empêche nullement aux observateurs et autres analystes politiques, de dégager déjà les couleurs que donnera le débat à l’hémicycle sur ce rapport émanant d’un Nangaa controversé : remontrances et éloges l’attendent sans doute.

A l’instar de ses deux prédécesseurs, Nangaa ne s’est limité à la présidentielle et aux législatives  nationales et provinciales bien que son calendrier prévoyaient les locales et les municipales. Sa faute ? Pas du tout, les caisses de l’Etat, dit-on, sont vides. Mais la vrai raison, selon les analyses, c’est le manque de volonté politique pour tous les trois cycles électoraux qui se sont déroulés.

Assimilé aux kabilistes, Corneille Nangaa a dû diriger la CENI dans un contexte de suspicions et de méfiance dans le camp des opposants. Les critiques exacerbes ont fortement été formulées sur sa machine à voter mais que personne n’a critiquée après le vote (lire l’article de scooprdc.net : Médisance de la machine à voter : l’Opposition ne doit-elle pas des excuses à Nangaa ?). comme l’écrit le quotidien Forum des As, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, Corneille Nangaa est considéré comme l’architecte de la toute première alternance pacifique et démocratique au sommet de l’Etat, depuis l’indépendance du pays en juin 1960. L’histoire retiendra que cette passation de pouvoir, sans effusion du sang, n’aurait été possible sans la tenue de la présidentielle du 30 décembre 2018. Ce sur quoi, personne ne pouvait parier.

«Alors qu’on l’avait traité de tous les noms et de tous les maux, Corneille Nangaa, tel le capitaine d’un navire au bord du naufrage, avait fermé les oreilles pour conduire le processus électoral à son bon port. Des élections considérées comme l’aboutissement mi-parcours, d’un processus piloté dans un double contexte politiquement tendu et sanitairement précaire», écrit le quotidien Forum des As dans son article à la une avant d’ajouter : «malgré toutes les philippiques contre lui, Corneille Nangaa s’était montré imperturbable et concentré sur l’essentiel. A savoir, la tenue effective des élections. Un scrutin qui, au finish, a fini par faire taire tous ceux qui présentaient le président de la CENI comme instrumentalisé et totalement dévoué à la cause du clan Kabila».

Le quotidien conclut qu’en dépit de toutes flèches empoisonnées tirées sur lui, Corneille Nangaa aura donc le mérite d’avoir servi la nation, même si le travail de la CENI, a clarifié quelques imperfections. L’homme s’en va mais il sera logique de capitaliser tous ses acquis et se concentrer sur les réformes en chantier, afin de donner les gages d’un processus électoral libre, transparent et démocratique dans l’avenir. Il s’agit, concrètement, des réformes sur la CENI et celles sur la loi organique portant organisation des élections.

Certains observateurs estiment que les autorités actuelles, fruits des élections organisées par Corneille Nangaa, feraient œuvre utile de plaider sa cause afin que soient levées les sanctions lui infligées par l’Administration américaine. Ça sera une récompense pour cet homme qui reste, malgré quelques défaillances inhérentes à toute vie humaine, une bibliothèque électorale non seulement pour la RDC, mais aussi pour l’Afrique, pourquoi pas pour le monde.

  • Bendélé Ekweya té

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