Le Tanganyika est politiquement dans la tourmente depuis le passage d’un groupe de députés nationaux de cette province à Kalemie, en début du mois de mars dernier, en vue d’installer l’Union sacrée de la nation et d’identifier à l’Assemblée provinciale les députés acquis comme eux à cette cause. Tout porte à croire maintenant que la machine est actionnée pour renverser les institutions provinciales. Les pétitions contre les membres du bureau de l’organe délibérant du Tanganyika, ne seraient qu’un prélude pour déclencher la déchéance du gouverneur Zoé Kabila.
Démarche qui fâche les chefs coutumiers, la jeunesse du Tanganyika et certaines personnalités politiques de cette province. Les chefs coutumiers du territoire de Kalemie, les premiers à monter au créneau, ont dans leur déclaration de mise en garde contre particulièrement les députés de Kalemie mais aussi d’une façon générale ceux du Tanganyika, dénoncé un «vent violent venu de Kinshasa avec l’intention manifeste de broyer les institutions provinciales en faveur de leurs intérêts égoïstes avec une motivation destructrice des réalisations prometteuses dans la province».
Par la bouche du mwami Mahango wa Buleli, les chefs coutumiers disent que tous les Tanganyikais saluent et sont tous derrière la vision du président de la République, Félix Tshisekedi exprimée dans l’Union sacrée de la nation. Ils ont également déclaré soutenir les actions concrètes menées par le gouverneur Zoé Kabila, un homme qui, disent-ils, parle peu mais agit beaucoup et travaille à la grande satisfaction de la population.
Les jeunes du Tanganyika qui disent aussi soutenir la vision du chef de l’Etat de «Le peuple d’abord», matérialisée par le gouverneur Zoé Kabila, selon leurs propres termes, ont quant à eux, invité le président de la République à s’impliquer personnellement en vue de promouvoir la stabilité des institutions légalement établies en province. «La jeunesse du Tanganyika réitère toute sa confiance en Zoé Kabila Mwanza Mbala dont la volonté politique est bien constatée», peut-on lire dans la déclaration des jeunes du Tanganyika.
14 députés provinciaux sur 25 que compte l’organe délibérant du Tanganyika, ont aussi déclaré, vendredi 2 avril, apporter leur soutien à la vision du président Fatshi au sein de l’Union sacrée et disent prendre acte de toutes les pétitions contre tous les membres du bureau de l’Assemblée provinciale visés par des déchéances. Ils condamnent cependant l’assiégement par la police du siège de leur parlement sous l’instigation du rapporteur aussi visé par la motion de déchéance.
Cette immixtion de la «police instrumentalisée» a été dénoncée également par le directeur de cabinet du président de l’Assemblée provinciale du Tanganyika aussi visé par la motion de déchéance. Dans son point de presse tenu, samedi 3 avril, Useni Iyalu Valentin a dénoncé «le passage en force que veut obtenir un petit groupe des déstabilisateurs en mal de positionnement qui se disent de la majorité».
«La vraie majorité et le vrai soutien de la vision du chef de l’Etat, c’est du côté de ceux qui ne font pas trop de bruits inutiles : les bâtisseurs», a déclaré Useni Iyalu Valentin, directeur de cabinet du président de l’Assemblée provinciale, en martelant qu’«il y a un plan maléfique de la déstabilisation de la province», doigt pointé sur le rapporteur de l’Assemblée provinciale, Cyril Kimpu Awel. Pour lui, «la Police joue le jeu des politiciens ayant peur de la motion de déchéance et veulent se cacher derrière le trafic d’influences».
«Prétendre être dans l’Union sacrée de la nation et ne viser que le poste du gouverneur pour le partage des postes, c’est comprendre mal la vision du chef de l’Etat», a déclaré Useni Iyalu Valentin en ajoutant que son patron est prêt à se défendre contre la motion de défiance dirigée contre lui et invite le rapporteur Cyril Kimpu Awel à adopter la même attitude en laissant le directeur de l’administration convoquer la plénière devant statuer sur la constitution du bureau d’âge.