Des révélations issues des investigations du journaliste Peter Tiani du Magazine Le vrai journal, sur les malversations des fonds au Ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST), sont accablantes. Ce ministère dirigé par Willy Bakonga a effectué des dépenses dans le cadre de lutte contre la pandémie de covid-19 dans les écoles, de près de 600 mille USD. Seulement, toutes les factures brandies pour justifier cette somme d’argent sont fausses, établies par une entreprise qui n’a rien à avoir avec la livraison des kits de lutte contre le coronavirus.
A en croire Peter Tiani, les enquêtes menées par son journal ont permis d’identifier avec certitude ceux sur qui est faussement attribué l’établissement de ces vraies-fausses factures. En effet, explique le patron du Vrai journal, ses équipes ont rencontré à l’adresse indiquée sur des factures établies au nom de l’EPST, le gérant de cet établissements qui s’étonne d’avoir eu à fournir des équipements liés à la lutte contre la Covid-19, lui qui ne vend que des matériaux de construction. Par contre, il avoue qu’au début de la rentrée scolaire, un agent du ministère de l’EPST accompagné du frère du ministre et du fils Bakonga s’étaient présentés à lui pour un deal de bancs à fournir au collège saint Michel. Facture impayée jusqu’à ce jour alors que la commande a été honorée.
Voici comment, affirme Tiani, les mafieux du ministère ont réussi à partir de la facture de la commande de bancs, à effacer la partie de libellé, pour ne rester qu’avec l’entête et le bas de la facture de ce magasin, pour ensuite l’utiliser dans le montage de leurs fausses factures. Le journaliste appelle ainsi le parquet à se saisir de cette nouvelle preuve à charge vraisemblablement du ministre. Sinon, comment justifier le décaissement de ces sommes jusqu’à atteindre près de 600 mille USD rien que pour les laves-mains, le gel hydroalcoolique et autres masques ? « Quid quid latet apparebit! » pour dire « tout ce qui est caché, sera révélé ».
En ce moment où l’opinion suit avec attention le procès de deux hauts responsables de l’enseignement primaire, secondaire et technique (EPST), et vu l’importance des sommes présumées détournées, si l’on y ajoute ces factures de près de 600 mille USD, il y a crainte que même Johnny Kocrand, le célébrissime avocat afro-américain ne soit en mesure de défendre Willy Bakonga. Car l’étau se resserre de plus en plus vers sa responsabilité dans certains cas.
Mais comme souvent chez les politiques congolais, ils sont en bonne santé lorsqu’ils passent des écritures comptables, mais lorsqu’il faut les assumer, on devient malade chronique pour échapper à la prison. Espérons que le vieux « Wilma » ne tombera pas malade et aura des nerfs solides pour se défendre.