Cette question taraude les esprits de professionnels de la santé en RDC qui sont plus de 8.000 médecins non mécanisés, surtout avec l’annonce du début la campagne de vaccination contre covid-19 fixé le 15 mars aux Cliniques universitaires. D’après le ministère de la santé, 11 sites sont choisis pour cette vaccination, c’est notamment de les cliniques universitaires de Kinshasa, la clinique Ngaliema, le centre médical de Kinshasa, le centre hospitalier Monkole, l’hôpital sino-congolais, le CSR Vijana, l’hôpital Saint Joseph, le Centre médical Diamant, HJ hospital, Médecin des Nuits et l’hôpital des Nations Unies. Mais le patron de la santé en RDC prévient que «la liste des institutions sanitaires n’est pas exhaustive, d’autres sites seront ajoutés, non seulement à Kinshasa, mais aussi dans les provinces».
Selon Dr Eteni Longondo, les personnes concernées par la vaccination contre la Covid-19 sont réparties en trois groupes prioritaires. D’abord les professionnels de santé et les travailleurs sociaux qui représentent environ 1% de la population. Le groupe prioritaire 2 concerne les personnes avec comorbidité qui représentent 13% de la population et les personnes âgées de plus de 55 ans qui représentent 6% de la population font partie du troisième groupe prioritaire.
Seulement, pour la première catégorie, en dehors de fils et filles de médecins déjà mieux placés qui intègrent leurs progénitures dans le système salarial sans difficulté, plus de 8.000 autres médecins poireautent dans les couloirs du ministère de la santé et de son secrétariat général pour trouver un numéro matricule le permettant de toucher au précieux sésame, qui n’est autre que leur salaire et prime de risques, oui puisque risque, ils en courent tous les jours. Comment leur proposera-t-on le vaccin contre la covid-19, eux qui travaillent bénévolement contre leur grès, alors qu’ils meurent déjà de faim tous les jours ?
Cette réalité n’est pas hollywoodienne, mais RD Congolaise. En effet, l’arrivée du petit lot de vaccin contre la covid-19 en RDC enchante ceux qui le peuvent. Et dans cette euphorie, les instances qui décident racontent que les personnels de santé et les personnes vulnérables d’un certain âge seront privilégiés, car étant les plus exposés. Mais cette hypocrisie cynique mérite une question ouverte aux décideurs : à quand la mécanisation de médecins qui sont restés pour certains d’entre eux plus de 10 ans sans être mécanisés, alors qu’ils bravent tous les jours le risque d’être contaminés et infester leurs familles ?
Comment est-ce possible dans un pays où l’on chante la pauvreté à longueur des journées, une institution peut à elle seule engloutir 125 millions USD l’an, alors que ses nouveaux médecins n’ont jamais connu un début de prise en charge ! La logique la plus normale voudrait que ceux qui sont nourris, logés, transportés, habillés, soignés… au frais de l’État, reçoivent en premier ce vaccin, en lieu et place de mettre à l’avant garde de pauvres médecins déjà maltraités par le non paiement et la non mécanisation. Ils ont dit à Scooprdc.net.
