Démenti de la présidence sur la Réplique à la CENCO : Dysfonctionnement ou endormissement de l’opinion ?

A la déclaration des évêques catholiques rappelant avec insistance, la nécessité d’organiser les élections générales en 2023, JP Wafana, directeur a.i de la communication de la présidence de la République a virilement réagi :  «Des discours aux senteurs politiques, des accointances avec des officines obscures ; tout ça est digne d’un activisme insurrectionnel et, cerise sur le gâteau, atteste des attitudes partisanes, contraires à leur statut social».

Dans l’entièreté de sa réaction, JP Wafana n’aménage pas les princes de l’Eglise catholique dont l’immixtion dans ce qui ne relève pas de leur compétence, selon lui, est simplement ahurissante, voire provocante pour des pères spirituels mués, pour le besoin de la cause, en politiques engagés au détriment de leurs brebis livrés à eux-mêmes.  

Aussitôt que cette réaction-attaque du direcom de Félix Tshisekedi a suscité un tollé dans l’opinion congolaise, son porte-parole, le professeur Kasongo Mwema Yambayamba, est apparu en sapeur-pompier pour éteindre le feu, en intervenant sur les antennes de Top Congo FM : « La présidence de la République n’a pas publié de communiqué, sinon celui-ci porterait la signature du Directeur de cabinet ». Il a assuré que le porte-parole qu’il est, ne s’est pas exprimé non plus sur la déclaration de la CENCO.


L’ancien journaliste de Radio France Internationale engagé par Tshisekedi pour être son porte-parole dénonce de «problèmes d’organisation interne» et de «précipitations». Et d’ajouter qu’il y a «des procédures pour publier des communications concernant le chef de l’État». Dans le cas d’espèce, « ces procédures n’ont pas été respectées ». Mais là où Kasongo Mwema rencontre JP Wafuana, c’est lorsqu’il il invite les évêques et les électeurs à ses tranquilliser. Selon lui, « il n’y a, dans le Chef du Président de la République, aucune intention de franchir la limite des échéances constitutionnelles ». Son démenti est-il vraiment la dénonciation du dysfonctionnement au niveau de la présidence de la République ou tout simplement un endormissement de l’opinion après la bombe larguée par son collègue contre les évêques de l’Eglise catholique ?

D’après les analystes, les deux hypothèses sont explosives. Si les uns s’en prennent à JP Wafuana estimant que s’en prendre à l’église catholique serait un «blasphème» pour Félix Tshisekedi. D’autres apprécient par contre le recadrage «musclé» du Direcom de Fatshi dont la sortie médiatique, selon les sources de la présidence que Scooprdc.net, a eu une bénédiction de la hiérarchie. Mais laquelle ?      

Pour les contre-Wafuana, il a exposé un état d’âme en lieu et place d’âme d’homme d’Etat. Selon eux, son discours est émaillé de légèreté et ne reflète pas les attitudes politiques du chef de l’Etat congolais face à cette question particulière des élections. «D’ailleurs sur le plan politique, Félix Tshisekedi a toujours reconnu le rôle important qu’a joué l’Eglise catholique dans la longue lutte « ‘’meurtrière’’ pour aboutir à une alternance pacifique dans notre pays. L’église est la seule qui, à plusieurs occasions, a volé au secours du peuple congolais ‘’opprimé’’ par la classe politique dirigeante. Etienne Tshisekedi, le père biologique de l’actuel Chef de l’Etat, le témoignerait mieux depuis sa tombe si le miracle de la résurrection lui a été permis. L’église assume sa mission prophétique d’alerter et de veiller sur tout mal, quelle que soit sa forme, qui peut mettre en mal le pays et son peuple. Il s’agit de prévenir plutôt que de guérir», écrit par exemple Objectif-infos.cd qui rappelle que le président de la République, Félix Tshisekedi, avait, à son temps, marché contre le glissement de calendrier électoral par l’ancien régime de Joseph Kabila.

Mais un conseiller de Félix Tshisekedi contacté par Scooprdc.net confirme que la réaction de JP Wafuana a eu la bénédiction au niveau de la présidence de la République et que celle-ci est applaudie fortement de deux mains. «Nous sommes dans un pays laïc, mais les évêques catholiques se comportent comme la RDC était exclusivement un Etat catholique. Bien qu’ils ne cachent pas comme supporters de l’opposant Martin Fayulu et là j’indexe particulièrement le cardinal Fridolin Ambongo, le président Félix Tshisekedi fournit beaucoup d’efforts pour être très respectueux envers eux et maintenir le dialogue avec eux. Mais en retour, il ne récolte que humiliations sur humiliations. Et nous avons beaucoup gobé les immixtions du cardinal fanatique de Martin Fayulu. On reproche souvent à la Direction de communication de ne pas communiquer, et moi, en tant que expert en communication, j’estime autant que d’autres de mes collègues que la réaction du Direcom est irreprochable pour quelqu’un qui est censé soigner l’image de son chef éclaboussé à tout moment par les pères spirituels avec qui il maintient un dialogue permanent et les reçoit à tout moment qu’ils expriment le désir de le rencontrer », confie-t-il au média en ligne.

Cette révélation met-elle en faux Kasongo Mwema apparu en sapeur-pompier ? A chacun son jugement. Mais ce qui est vrai, ce qui se passe actuellement à la présidence de République est propre à la cour du roi Pétaud. Dysfonctionnement, il y a. C’est pourquoi on peut voir un Kabund ou  le bougre de Fils Mukoko, imbus d’eux-mêmes bien que ignorants sur toute la ligne en matière de sécurité, s’en prendre au Conseiller spécial en matière de sécurité du président de la République, de surcroît patron du Conseil National de Sécurité (CNS), sans aucune inquiétude. Non, la chef doit sanctionner ses proches qui se conduisent  mal. C’est tout ce que l’on a reproché à Joseph Kabila. Fatshi serait-il à ce point sourd-muet ?     

  • Bendélé Ekweya té

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