«Dada», entendez «grande sœur», c’est comme ça que ceux qui la côtoient et l’adulent, l’appellent. Mais cette adulation faite même par des gens plus âgés qu’elle, ne correspond pas à la personne. En effet, dans la tradition africaine en général et congolaise en particulier, une «dada» en Swahili ou une «yaya» en Lingala et Tshiluba, est une femme dont le cœur saigne l’amour et est épris de pitié, de compassion. Mais, c’est tout le contraire avec Jaynet Kabila qui semble avoir un cœur de pierre, dur et insensible aux malheureux de ses semblables.
Non sans raison, la sœur jumelle du président honoraire de la République Joseph Kabila, de surcroît députée nationale et propriétaire de la chaîne de télévision Digital Congo, ne fait que faire grincer les dents à ses anciens employés. Arriérés de salaires et décomptes finals ne sont toujours pas payés jusqu’à ce jour. Tenez, début 2019, avec le vent de la Perestroïka qui souffle dans les organes de presse, en commençant par Télé 50 de Jean-Marie Kassamba, les agents de Digital Congo qui accusent entre 12 à 14 mois d’arriérés de salaires, écrivent à leur employeur pour réclamer entre autres leur paiement, l’amélioration des conditions sociales et de travail.
Face à l’indifférence de l’employeur, ils déclenchent un mouvement de grève fortement médiatisé à faire mal à l’ex-famille présidentielle. L’employeur fait marche arrière et signe avec eux un acte d’entente et transactionnel dans lequel il accepte de payer 75% des dus des agents qui eux, renoncent à 25% desdits dus. Les 75% qui devraient être payés en trois tranches le sont à une tranche pour les uns et deux tranches pour les autres. La troisième tranche n’a jamais été payée jusqu’à ce jour. Curieusement, l’employeur, après s’être partiellement exécuté, ferme la porte et interdit l’accès à certains agents qualifiés de meneurs de la grogne, dans les installations de la chaîne.
Ce comportement de l’employeur a poussé les agents lésés de saisir l’Inspection générale du travail par une déclaration du conflit de travail. Après examen du dossier et à cause du refus de l’employeur de répondre à ses invitations, l’IGT a calculé le décompte de chaque agent et a exigé à Digital Congo de s’exécuter, mais sans succès. En janvier 2021, elle a sommé Digital Congo et lui a accordé jusqu’au 15 février pour payer les agents désabusés. Mais la patronne de Digital Congo, Jaynet Kabila, ne bronche toujours pas. Cœur de pierre !
Mais ce qu’elle devra savoir, un adage Tshiluba prévient : «Kudi tshia muena nkuba ne bualu tudi mu mushipu», entendez littéralement : «Ne canaille pas un foudroyeur sous prétexte que l’on est pendant la saison sèche». Autrement dit, les droits de quelqu’un restent ses droits. Tôt ou tard, ils seront payés. Aussi, Jaynet Kabila devra-t-elle éviter de faire payer dans l’avenir ses péchés à ses enfants, si enfants elle en a. A propos, la Bible dit : « Pourquoi dites-vous ce proverbe dans le pays d’Israël : les pères ont mangé des raisins verts et les dents des enfants en ont été agacées ? » (Ezechiel 18: 2). Ce n’est pas tout, à Exode 20.5 d’ajouter : «Car moi, l’Éternel ton Dieu, je suis un Dieu jaloux qui punit l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent ».