Décédé suite à ses blessures le lundi 22 février dernier après l’attaque du convoi du Programme Alimentaire Mondial (PAM) à bord duquel se trouvait l’ambassadeur italien en RDC, aussitôt, un document frappé des armoiries de l’Italie a circulé sur la toile accusant le chef de l’État congolais Félix Tshisekedi d’avoir négligé la sécurité du diplomate et que l’Italie se réserverait le droit de le traduire devant les juridictions internationales.
En effet, dans ce document paru le jour qui a suivi l’assassinat du diplomate italien dénommé « sicurezza italiana » avec les armoiries italiennes en tête, on peut lire un texte discourtois et menaçant vis-à-vis du chef de l’État congolais Félix Tshisekedi. Signé par un certain Marco Guisti Mendoza, ce texte peu diplomatique accuse sans autres formes de procès le dirigeant congolais, indiquant qu’il avait été saisi 24 heures avant le déplacement de l’ambassadeur italien, et qu’aucune mesure de sécurité n’aurait été prise à cet effet. D’où cette menace. « Le gouvernement italien se réserve le droit de poursuivre Monsieur Félix Tshisekedi auprès de juridictions internationales pour n’avoir pas pris en compte la sécurité de l’ambassadeur italien », peut-on lire en substance.
Pourtant très indigné à cause de ce meurtre, le gouvernement congolais avait dores et déjà promis de faire toute la lumière sur les circonstances de cet assassinat odieux. Et officiellement du côté Italien, si pour le chef de l’État italien et son gouvernement, ils ont qualifié ce meurtre d’une attaque lâche et condamnable, le document en circulation sur la toile dont une certaine presse nationale s’en est servi visiblement en quête du sensationnel, accuse lâchement les autorités congolaises. Dommage pour ces officines anti-congolaises qui se font passer pour la sûreté intérieure italienne.
Mais ce que ces officines oublient est que l’instabilité à l’Est de la RDC a débuté le jour où Bill Clinton et ses amis du Kansas ont décidé d’en finir avec le maréchal Mobutu pour installer un pouvoir qui obéirait à leur desiderata. En plus, la plus grande mission des Nations-Unies dans le monde en terme de budget et d’hommes s’y trouve. Certes, la mort de l’ambassadeur italien en poste en RDC est une tragédie qu’aucune nation, de surcroît aucune famille ne peut juger acceptable, mais chercher à instrumentaliser cette tragédie est diabolique.
Aujourd’hui, alors que les langues se délient, il serait difficile à ces vendeurs d’illusions d’inquiéter Félix Tshisekedi, car il ressort des premiers éléments de l’enquête que le diplomate italien s’était volontairement dérobé de services de sécurité congolaise avec l’appui du Programme Alimentaire Mondial et la Monusco.
D’ailleurs, le ministre des affaires étrangères de la République d’Italie a déclaré que la responsabilité de la RDC n’est pas du tout engagée dans les assassinats de SEM Luca Attanasio, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de l’Italie en République Démocratique du Congo, de son Garde du corps italien ainsi que de son Chauffeur congolais. Sans aller par le dos de la cuillère, Luigi Di Maio pointe du doigt accusateur les responsabilités aussi bien civiles que pénales des organisateurs du voyage de l’ambassadeur Luca Attanasio au Nord-Kivu. Il s’agit bien entendu du Programme Alimentaire Mondial (PAM) et de l’Organisation des Nations Unies (ONU) à travers sa mission de maintien de la paix en RDC, la Monusco .
« Nous attendons de l’agence des Nations Unies, il s’agit du Programme Alimentaire Mondial (PAM) dont le siège social est établi à Rome (Italie), un rapport approfondi sur tout élément utile au programme de la visite et aux mesures de sécurité adoptées pour protéger la délégation», a insisté Luigi Di Maio, Ministre des affaires étrangères de l’Italie en martelant que si l’ambassadeur Luca Attanasio pouvait décider seul des modalités de ses déplacements dans le pays c’est-à-dire de Kinshasa à Goma, l’organisation de ce voyage dans l’Est de la RDC était de l’entière responsabilité du PAM.
Parlant de la négligence flagrante des Nations Unies, le diplomate italien indique : «la mission de l’ambassadeur Luca Attanasio s’est déroulée à l’invitation des Nations Unies. Donc le parcours en voiture s’est également déroulé dans le cadre de l’organisation prévue par le PAM», avant de souligner que le parquet de Rome avait ouvert une enquête et dépêché sur place à Goma une équipe d’enquêteurs appartenant à un corps spécial des carabiniers, le ROS. «A ma connaissance d’autres équipes suivront», a précisé Luigi Di Maio.