A l’article de scooprdc.net intitulé «Bradage de la science à l’UNIKIN : le professeur Daniel Ngoma-ya-Nzuzi désinspire la colline !», le recteur de cette université qui a évité toute polémique, n’a envoyé à la rédaction du média en ligne que sa mise au point se limitant tout seulement à donner un éclairage sur la procédure conduisant jusqu’à la soutenance publique d’une thèse de doctorat et de la promotion en grade académique à l’Enseignement supérieur et universitaires en général et à l’UNIKIN en particulier. C’est par rapport à cette mise au point du professeur-recteur Daniel Ngoma qu’un autre professeur souvent moins bavard mais très intelligent, a donné de la voix. Il s’agit de Paul-Gaspard Ngondankoy qui semble être très révolté jusqu’à refuser qu’il soit appelé professeur à cause de dérapage observé dans la soutenance des thèses de doctorat à l’UNIKIN . Ci-dessous sa réaction :
La mise au point de notre Recteur, le Professeur Daniel Ngoma-ya-Nzuzi, ne peut me laisser indifférent. Véritable « Tout va bien, tout va très bien, Madame la Marquise », elle me pousse à sortir de ma réserve habituelle ! Il y a tout du droit, mais la pratique, on la tait délibérément.
1. S’agissant des thèses
On tait délibérément le fait que ce sont les doctorants qui font le choix de leur promoteur et, parfois même, de tout le comité d’encadrement. On tait le fait que les promoteurs ne tolèrent généralement pas les voix discordantes au sein du comité d’encadrement, allant jusqu’à assimiler toute critique de la dissertation à la leur. On tait le fait que le choix des membres du comité se fait généralement « dans le cercle » tribal, ethnique, provincial ou politique. On tait le fait que la composition du jury ne reprend généralement pas le membre du comité qui s’est montré plus critique et, donc, « imprévisible ». On tait le fait que les réunions convoquées pour l’approbation de tout le projet doctoral ne comprennent généralement pas TOUS les professeurs du Département, pour un sujet d’une telle importance. On tait le fait que, généralement, on ne garde pas tous les éléments du dossier de thèse dans les archives (surtout les rapports de lecture et les PV des réunions ). On tait le fait que la plupart des rapports de lecture ne sont généralement pas très fouillés et ne se limitent qu’à de simples avis subjectifs, non démontrés du reste, sur les prétendus « fond » et « forme » de la dissertation. On tait le fait que ce sont finalement les doctorants, eux-mêmes, qui « supportent » financièrement le coût de l’organisation de leurs cérémonies de présentation et de défense de la thèse, faute du financement de l’État. On tait surtout le fait que, par une sorte d’accord complice, les jurys ne refusent plus une thèse « présentée » à la défense et, pire, ne donnent plus les mentions « satisfaction » ou « distinction », par simple » considération » pour le doctorant et son promoteur. On tait, on tait, on tait…
2. S’agissant des candidats assistants et chef des travaux
On tait le fait que, généralement, ce sont nous, les professeurs, qui « fabriquons » nos étudiants « distingués ». On tait le fait que, dans la sélection des candidatures, on fait peu de cas aux critères d' »aptitude à l’enseignement » et d’interdiction de « toute discrimination » à l’embauche. On tait le fait que, généralement, ces recrutements ne respectent pas les critères légaux, notamment la condition expresse du respect du cadre organique, c’est-à-dire de la vérification préalable si l’emploi est vacant et budgétairement prévu. On tait le fait que la plupart de nos assistants sont nos frères, cousins, neveux, sœurs, cousines ou neveux tribaux ou amis politiques, au point que, dans certains départements, on trouve parfois près ou plus de la moitié du personnel scientifique ressortissant d’une même ethnie, voire d’un même territoire. On tait le fait que la plupart de nos assistants et chefs des travaux sont incapables de rédiger un article scientifique digne de ce nom, ne serait-ce que sur le plan de l’exactitude et de la cohérence des idées ainsi que sur le plan de la rectitude de l’écriture française. On tait le fait que ce sont généralement ces assistants et chefs des travaux qui « assurent » nos enseignements, composent, surveillent et corrigent nos examens, avec tous les abus de pouvoir qu’on peut imaginer. On tait, on tait, on tait…
Bref, notre Recteur a donné une réponse juridique à un problème socialement multiforme et, jusqu’à présent, irrésolu. Il a vu une gangrène, là où la maladie est dans sa phase métastatique.
Je refuse la langue de bois. Je refuse de voir mon université sombrer inexorablement. Voilà pourquoi je ne peux me taire.
Mon université va mal, très mal, pire que le mal absolu. Je me sens indigne d’appartenir à cette université, à tout le corps professoral du pays et d’être appelé « professeur ».
Appelez-moi Paul-Gaspard Ngondankoy Nkoy-ea-Loongya.
Ça me va comme ça et ça me suffit !