Kinshasa : A peine installé à Bandal, le monolithe vandalisé !

Pour certains compatriotes, c’est la première fois d’entendre parler d’un monolithe, une œuvre d’art en bloc unique qu’on place à des endroits  bien choisis pour créer un effet esthétique dans le cadre de l’embellissement des places touristiques. Dans la culture des monolithes, on les place souvent sans public pour créer une surprise et ainsi attirer les touristes vers le lieu de son implantation, que l’on désire valoriser. Mais la surprise voulue par ceux qui ont placé le monolithe de Kinshasa vient de tourner au vinaigre ce mercredi 17 février.

En effet, aussitôt que les Kinois se sont aperçus que la place  »Baka yawu  » dans la commune de Bandalungwa abritait une « chose étrange » depuis le 13 février dernier, les spéculations sont allées bon train : pour certains, la chose a poussé comme un champignon, déchirant le sol pour se lever comme un monument ; pour d’autres c’est une œuvre maçonnique placée par les occultistes pour dominer ceux qui ne le sont pas. Du coup, cette dernière opinion a pris le dessus et provoqué l’invasion de la place  »Baka yawu  » Par ceux qui, au nom de leur foi, refusent de se laisser dompter par les francs maçonniques soupçonnés d’être le maître d’œuvre du monolithe. L’insuffisance de la communication aidant, la foule a décidé d’en finir avec ce qu’elle appelle « Œuvre satanique ».

Tout a commencé par les coups de marteau et de moellons destinés à ouvrir la chose pour en découvrir le contenu (extraterrestres pour certains, fétiches pour les autres). Comme le monolithe, œuvre en métal résistait à cette attaque, les kinois désireux d’en finir ont tout simplement mis du feu à sa base, devant quelques deux ou trois agents de l’ordre débordés par le nombre de ceux qui étaient déterminés  à  »retourner le diable dans son enfer ». A l’endroit, rien que de la cendre est visible.

Si l’on doit condamner la naïveté et l’ignorance du public, on doit aussi déplorer le retard avec lequel le lieu a été sécurisé ; et surtout le manque de communication entre l’Hôtel de ville et la municipalité de Bandalungwa, dont l’assistant du bourgmestre a aidé à monter la colère du public, en déclarant devant les caméras des téléphones que la commune ignorait tout sur « la chose mystérieuse ».

Aux kinois, il est conseillé la  clairvoyance et l’esprit de culture. Ceux qui sont cultivés et ont voyagé savent qu’il y a des monolithes en Amérique, en Europe et ailleurs…     

  • Bendélé Ekweya té

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