Par Claude Mpiayi
Dans la nuit de ce mercredi 10 à ce jeudi 11 février 2021, les patrouilleurs de la police nationale congolaise dans la ville de Kananga, chef-lieu du Kasaï Central ont réussi à déjouer cinq tentatives de cambriolage, notamment chez le comptable de la Regideso, à la résidence du ministre honoraire Clément Kanku Bukasa et chez deux députés provinciaux Willy Wishiye Bakatushipa et Simon Ntumba.
Bien que gardés par des éléments de la police armés, les hors la loi eux aussi lourdement armés et en surnombre, n’ont pas eu peur de s’introduire dans les résidences des députés qui sont contiguës. Un violent échange des tirs a opposé les éléments de garde commis aux résidences de deux députés et les visiteurs nocturnes indésirables qui tenaient coûte que coûte à réaliser leurs sales boulots. Alertés par les tirs, des patrouilleurs de la police nationale congolaise sont arrivés en renfort et la bande des hors la loi a dû détaler. Tous les habitants de Kananga 2 ont vécu une nuit véritablement cauchemardesque.
Selon les informations recueillies par Sccoprdc.net, les deux députés provinciaux avaient déjà été avertis par le maire de Kananga sur l’éventualité des attaques de leurs résidences car, rapporte une source proche des députés ciblés, le maire Mamie Kakubi était informée de la présence des hommes vêtus des uniformes des FARDC et armés dans le quartier à la tombée de la journée.
Les attaques contre cinq résidences des particuliers cette nuit à Kananga ne sont pas isolées. Elles font suite à plusieurs jours des visites nocturnes des hommes armés et vêtus des uniformes FARDC dans les résidences des particuliers où cette pègre blesse, tue, viole et vole à la barbe des autorités visiblement dépassées et à court des stratégies pour sécuriser la population et ses biens.
Quant à l’identité de ces hommes armés vêtus des uniformes de l’armée congolaise, plusieurs sources au sein des services de sécurité et parmi les autorités locales pointent du doigt accusateur les militaires du 1021ème régiment d’en être les auteurs. Ces sources en veulent pour preuve, l’arrestation le 1 février dernier au quartier Oasis vers 2 heures du matin de quatre militaires de ce régiment portant sur eux, trois armes AK47 et 84 munitions par une patrouille motorisée de la police.
Plusieurs centaines de ces militaires sont cantonnés dans un hangar avec femmes et enfants à l’aéroport de Kananga. Ils sont en cours de redéploiement à l’Est du pays. Sur place à l’aéroport, ils manquent la nourriture et l’eau. Pour survivre avec leurs familles, ces militaires auraient noué des liens avec certains bandits de Kananga. Ces derniers leur servent des pisteurs dans l’identification des maisons et des personnes supposées avoir des moyens.
À leur arrivée pour opérer, quels que soient les matériaux de construction de la maison ou de la clôture, ils se servent sans peur des barres de fer pour ouvrir des gros trous dans les murs et s’introduire tranquillement dans les maisons. Les heures de prédilection pour leurs opérations vont de minuit à 3h30. Ils mettent le temps qu’ils peuvent mettre sans crainte. Et la police arrive comme toujours en retard.
Dans le camp des autorités, le gouverneur intérimaire Tharcisse Kabatusuila semble plus préoccupé par le prolongement de son intérim que la sécurité de la population.