C’est dans un réquisitoire du parquet général près la Cour de cassation, signé ce lundi 1er février 2021 et reçu au bureau du Sénat, que les congolais apprennent des faits gravissimes faisant état d’un détournement de 2 millions d’euros et 1 million $ par le président du sénat congolais, Alexis Thambwe Mwamba.
D’après le procureur qui demande au Sénat d’autoriser l’instruction à charge d’ATM, les faits remontent au 6 janvier 2021 lorsque ce dernier a tiré trois chèques en faveur du sénat : 2 millions d’euros, 1 million $ et 1 million de FC, sommes perçues au guichet de la Banque commerciale du Congo (BCDC) par le trésorier de cette institution. L’argent en main, le trésorier l’aurait remis au conseiller financier du questeur qui lui le déposa à la résidence d’Alexis Thambwe Mwamba, soit 2 millions d’euros et le 1 million USD.
«C’est la destination finale de ces sommes d’argent qui fonde l’action du parquet conformément aux prescrits de l’article 145, livre II du code pénal congolais tel que modifié à ce jour. Car dans leur rapport avec le droit, les faits tels que présentés, sont susceptibles de constituer l’infraction de détournement de deniers publics», conclut le PGR.
Cette fois-ci, les sénateurs sont devant un cas de conscience. Plongeront-ils dans l’association de malfaiteurs en couvrant leur président ou la vague de changement aurait déjà atteint également cette institution ?
Déchéance d’Alexis Thambwe Mwamba !
Comme dit-on que le malheur ne vient jamais seul, certaines personnes diront certainement que le président du sénat Alexis Thambwe Mwamba serait poursuivi par un signe indien. Non sans raison, en plus de faire l’objet de poursuite judiciaire pour détournements de fonds de l’Etat, voilà qu’une motion de déchéance contre lui et son bureau vient d’être déposée ce mardi 2 février par le sénateur Valentin Gerembo.
Déjà avec la déchéance du bureau Mabunda à l’Assemblée nationale, il n’était plus que question de temps pour que l’avalanche qui ébranle le microcosme politique congolais n’atteigne le sénat. Sans évoquer les raisons de cette démarche, les sénateurs pétitionnaires, plus d’une soixantaine, en auraient marre de leur président cité mainte fois dans des dossiers quelque peu indélicats. Pour certains, ATM serait victime de la perestroïka congolaise insufflée par Félix Tshisekedi depuis le 23 octobre 2020, mais pour d’autres, le vieux septuagénaire payerait pour sa mauvaise gestion financière et son comportement asocial. L’on se rappelle du dossier Bijou Goya où la pauvre sénatrice a été sérieusement vilipendée pour avoir tout simplement demandé des comptes sur les travaux de réfection de la salle des plénières jugés surfacturés. ATM attendra-t-il être déchu ou va-t-il jeter l’éponge avant pour sauvegarder sa dignité, si il en a encore une ? Attendons voir !
