Coup de massue, uppercut, kakato geri, ippon, prise de finition…chacun dans sa discipline sportive pourra qualifier en tous ces coups fatals des arts martiaux, ce qui est infligé au Front Commun pour le Congo (FCC), plateforme politique alignée derrière le président de la République honoraire, Joseph Kabila, par son partenaire Cap pour le Changement (CACH). En effet, contre toute attente, le FCC a vu le bureau de l’Assemblée nationale dirigé par ses sociétaires être déchu et sa majorité vaciller et en voie d’être requalifiée.
Face à ces sérieuses secousses, Joseph Kabila a réuni récemment à Lubumbashi ses lieutenants pour de nouvelles orientations. Selon la consœur dépêche.cd qui avait bien placé ses câbles pour filtrer tout ce qui se disait à cette messe, l’autorité morale du FCC a intimé des ordres précis aux caciques de cette plateforme politique : pas d’apparitions publiques, ni de déclarations dans les médias, le travail dans le silence, tout le monde réfléchit aux stratégies de reconquête du bureau de l’Assemblée nationale. En attendant, pas de nouvelle mise en place à la tête du FCC, seul le comité dirigé par Raymond Tshibanda expédie les affaires courantes.
Selon toujours dépêche.cd, ordre a aussi été intimé au comité de crise (bureau provisoire) de creuser davantage dans les stratégies de reconquête du bureau de la Chambre basse du Parlement, notamment en écoutant tous les députes, sénateurs et personnalités restés fidèles, mais surtout en rencontrant ceux qui sont partis, pour revenir dans la barque. Seulement, d’après les mêmes sources de la consœur, le professeur Néhémie Mwilanya, coordonnateur du FCC, n’a pas été convié à la rencontre avec le Raïs.
Dans l’article «Nouvelle coordination du FCC : encore un mauvais casting de Kabila !», en visionnaire s’était demandé si le professeur Néhémie Mwilanya, le désormais ex-coordonnateur du Front Commun pour le Congo (FCC) n’était pas une âme expiatoire. Sans donner une réponse, le média en ligne avait tenté de comparer son sort à celui de l’âne dans «les animaux malades de la peste» de Jean de Lafontaine pour être sacrifié : «brouter l’herbe d’autrui, quel crime abominable !», s’étaient écriés tous les animaux à la recherche du porte malheur, alors que le roi Lion avait lui, bouffé et croqué chair et os humains !
Mais un sociétaire du FCC proche de Néhémie Mwilanya qui nous a lus, a rétorqué pour dire qu’il s’agit d’un «Simon de Sirène qui a porté la croix de Jésus-Christ et qui devait la restituer à un moment sans empêcher sa crucifixion». La croix FCC, dit-il, était lourde à porter avec tous ses sociétaires caïmans gourmands, aux ambitions démesurées. Non seulement que Néhémie Mwilanya n’avait pas les moyens de sa politique, argumente-t-il, mais aussi il subissait les effets d’une administration parallèle qui offusquait son action au quotidien.
L’interlocuteur de scooprdc.net fait savoir par exemple que de tous les millions qui sont sortis pour la campagne présidentielle de décembre 2018, Néhémie Mwilanya n’a vu que de la fumée. L’on soupçonne même le candidat président de la République Emmanuel Ramazani Shadary d’avoir orienté l’argent de sa propre campagne à autre chose. Des mauvaises ou bonnes langues, c’est selon, disent même qu’il aurait payé et fait construire des immeubles avec cet argent dont le plus connu d’au moins quatre étages se situerait au croisement des avenues Mushi et Basankusu, à Kinshasa-Lingwala.
Lorsqu’il fallait essayer de tenter de sauver le bureau de Mabunda, Néhémie Mwilanya n’a rien su de la somme sortie pour amadouer chaque député national avec 10 mille USD (lire l’article de scooprdc.net : Déchéance de Jeanine Mabunda à l’Assemblée nationale : Ça été un vrai «shida» pour les députés nationaux !). Et à ce sociétaire FCC interlocuteur du média en ligne de s’interroger : «pourquoi vouloir sacrifier un Mwilanya dépourvu de moyens de sa politique dans une situation où le candidat président de la République a lui-même bâclé sa campagne ou encore dans une histoire où la présidente de l’Assemblée nationale s’est montrée asociale même envers les députés nationaux sociétaires du FCC ?».
De toutes les façons, conclut l’interlocuteur de scooprd.net, l’on a débarrassé Néhémie Mwilanya, à l’instar de Simon de Sirène, de la croix du FCC. Maintenant, comme l’avait conseillé le président Félix Tshisekedi, il pourra s’occuper de son sort politique personnel.