Le feuilleton du prêt contracté par le professeur Tryphon Kin Kiey Mulumba et farouchement nié auprès du Fonds de Promotion de l’Industrie (FPI), est loin de se terminer. En effet, pour le compte des Etablissements Finance Press Group (FPG), le professeur Tryphon Kin Kiey avait sollicité en date du 3 septembre 2008, un prêt de l’ordre de 444.312,13 USD auprès du FPI, remboursable dans trois ans. Et comme hypothèque, Tryphon Kin Kiey avait mis en gage son immeuble n°30388 du plan cadastral de la commune de Ngaliema à Kinshasa, évalué entre 1 à 1,5 millions USD et couvert par le certificat d’enregistrement volume AL.427 Folio 16 se trouvant chez Trust Merchant Bank (TMB) en garantie d’un autre prêt.
Ainsi, par le contrat n° 641, le FPI avait consenti en date du 22 septembre 2009 de verser ladite somme de prêt dans un compte du professeur Tryphon Kin Kiey Mulumba ouvert dans les livres de la TMB. Mais du fait que ce dernier avait une dette de cette banque en souffrance, déduction a été faite automatiquement sur le montant versé venant du FPI.
A l’échéance du remboursement, contre toute attente, le professeur Tryphon Kin Kiey Mulumba va nier avoir été payé par la TMB et invoque à charge du FPI la violation de l’accord aux motifs que la banque par lui indiquée pour le paiement était la Rawbank. Il va assigner «Ad Exhibendum» le FPI et la TMB au Tribunal de commerce de Kinshasa-Gombe pour réclamer le paiement de dommages-intérêts de 2,5 millions USD. Sous RCE 5944, il est débouté par le tribunal qui le condamne, le 21 mai 2018, au paiement de 607.300 USD en principal en faveur du FPI. En appel à la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe, il perd également le procès sous RCA 34.909 le 30 mai 2020.
Curieusement, surgit le 9 juillet 2020 au Tribunal de commerce de Kinshasa-Gombe une requête attribuée à madame Mireille Ngingi Mpanza, épouse du professeur Tryphon Kin Kiey Mulumba avec qui il est en instance de divorce. C’est une assignation en tierce opposition à FPI et à Kin Kiey Mulumba sur l’immeuble hypothéqué relevant de leur union de communauté des biens. A travers cette assignation, madame Mireille Ngingi Mpanza demande au Tribunal de suspendre l’exécution du jugement RCE 5248, par un jugement avant-dire droit et d’annuler carrément ce jugement RCE 5248 dans toutes ses dispositions.
L’assignation attribuée à madame Mireille Ngingi Mpanza va jusqu’à demander l’annulation du contrat n° 641 signé entre Kin Kiey Mulumba et le FPI et d’ordonner par conséquent l’annulation de toute hypothèque grevée dans le certificat d’enregistrement du fait de ce contrat ; d’ordonner aussi la restitution du certificat d’enregistrement de l’immeuble mis en gage qui est son bien commun avec son époux en instance de divorce. Et pour les ‘’préjudices’’ subis, madame Mireille Ngingi Mpanza réclame que le FPI lui paye 2 millions USD.
Seulement, pendant que cette affaire est pendante au Tribunal, depuis Waterloo en Belgique où elle vit, madame Mireille Ngingi Mpanza a écrit, le lundi 28 décembre dernier, au président du Tribunal de commerce de Kinshasa-Gombe pour démentir l’authenticité de l’assignation en tierce opposition lui attribuée. Coup de tonnerre !
«Je me fais l’honneur de vous informer que je suis l’épouse de monsieur Kin Kiey Mulumba avec qui nous sommes en instance de divorce. Aussi, me revient-il des sources concordantes et dignes de foi qu’une action serait initiée, en mon nom et à mon insu, sous RCE 6501/v devant votre juridiction. Et pourtant, je n’ai donné aucun mandat à qui que ce soit pour initier pareille action. Je me fais donc le devoir de dénoncer cet état des choses», peut-on lire dans cette correspondance de madame Mireille Ngingi Mpanza dont scooprdc.net détient une copie.
Et à elle de poursuivre : «C’est ainsi que je désigne Maître Ntela Luzolo comme seul avocat habilité à me défendre en vue de dénoncer cette situation en usant de toutes les voies légales afin de sauvegarder mes intérêts tout en demandant à monsieur le Directeur général du FPI de veiller à ce que mes droits soient sauvegardés dans le règlement définitif de ce litige pour éviter l’éventualité des actions judiciaires à initier».
Face à cette tricherie, les avocats du FPI ont demandé au Tribunal de commerce de Kinshasa-Gombe de surseoir à l’instruction de cette fausse assignation et de mener une enquête en vue de poursuivre ses auteurs pour faux et usage de faux. Mais déjà, à la lecture simple de cette fausse assignation en tierce opposition, l’on constate que les avocats, Mes Bizau Kipulu Willy et Bakomba Bienvenu, qui prétendent avoir agi à travers cette assignation pour le compte de leur cliente Mireille Ngingi Mpanza, sont les mêmes avocats du professeur Tryphon Kin Kiey Mulumba dans le dossier FPI. Facile donc pour le Tribunal sans chercher à se faire un dessin, de comprendre d’où provient le coup.
Aux observateurs qui suivent ce dossier depuis la publication des débiteurs insolvables du FPI, de prévenir le président de la République, Félix Tshisekedi, lui qui prône l’avènement d’un Etat de droit, qu’il y a autour de lui une brebis galeuse qui doit à l’Etat congolais plus d’un demi million USD emprunté, mais qui pense s’être réfugiée dans le pré-carré présidentiel pour bénéficier de la protection. Mais le FPI qui est déterminé à récupérer son argent ne lâchera pas prise, malgré toutes les manœuvres dilatoires du professeur Tryphon Kin Kiey Mulumba.