Arrêté de Willy Bakonga sur Educ-Tv : Une pseudo-régularisation qui cache à peine son clientélisme, selon les agents de Educ-Tv

Dans son arrêté du 15 décembre dernier ayant pour objet la régularisation de la position administrative des agents de Educ-TV, le ministre de l’EPST, Willy Bakonga, a, en réalité placé ses poulains, révèle le personnel laissé par Gaston Musemena. De 68 agents et cadres, le successeur de Musemena qui avait pourtant crié au pléthore pour se débarasser de certains agents et cadres, amène aujourd’hui ce nombre des agents à 205 avec en majorité dans l’équipe de coordination, de nouvelles unités venues de Raga TV, Digital Congo et Télé 50, son arrêté faisant foi.

Cette dénonciation est des agents de Educ-Tv, visiblement frustrés par la manière dont Willy Bakonga mène la barque lui laissée par son prédécesseur Gaston Musemena. Décrié dès sa prise de fonction, le ministre de l’EPST Willy Bakonga n’avait nullement caché ses ambitions de faire partir toute l’équipe de la coordination laissée par son prédécesseur. Tantôt il évoquait le nombre pléthorique des agents trouvés dans Educ-Tv, tantôt la mégestion de l’équipe de la coordination, allant jusqu’aux accusations de détournement. Mais fallait-il atteindre deux ans et au soir d’un remaniement gouvernemental pour voir le ministre de l’EPST prendre un arrêté de régularisation de la situation des agents de Educ-Tv, surtout lorsque l’on sait que les conseils des ministres ne se tiennent plus ? D’où lui est venue cette motivation ?

Pourtant, pas plus tard que le 25 décembre sur Télé 50 dans JMK today, Willy Bakonga s’en est plaint du nombre pléthorique des agents trouvés par lui à cette télévision (90). Mais curieusement, les agents ont été surpris de voir le même Bakonga s’amener avec 70 nouvelles unités, se cachant derrière le pouvoir discrétionnaire du ministre.

« …il a commencé par limoger le comité laissé par Gaston Musemena laccusant de mégestion sans qu’aucun rapport financier ne soit fourni. Il a donné des primes élevées aux personnes qui sont venues avec lui, nous laissant là où il nous a trouvés. Et dans son arrêté, au fait il ne formalise pas le cadre légal de Educ-Tv comme veulent faire croire ses lieutenants, mais il a en réalité entériné la situation de ses lieutenants nouveaux venus de la coordination à certains agents fictifs qui ne viennent même pas… », explique un ancien agent qui ne figure pas dans l’arrêté pourtant ancien de Educ-Tv.

L’arrêté du ministre Willy Bakonga met en exergue les grades et fonctions occupés par les uns et les autres, mais seulement, à interroger le personnel de cette télévision thématique créée par les moyens de l’État par Gaston Musemena, l’on se rend compte et d’après les témoignages des anciens agents, que la quasi-totalité des agents que le ministre fait passer pour des anciens agents dont la situation n’était pas régularisée, sont en réalité les gens qui sont venus avec lui. Cette pseudo-régularisation cache en réalité un clientélisme à peine voilé. Car loin de la compétence et du mérite, le ministre de l’EPST a voulu plutôt donner un emploi de carrière à ses protégés au détriment des anciens qui sont là depuis la création de cette chaîne, explique un autre agent de Educ-Tv.

De la mise au point faite par son cabinet, les anciens agents la balaye du revers de la main en affirmant que Willy Bakonga n’a fait que prendre quelques grandes gueules de l’ancienne équipe et les a mis dans l’arrêté pour le faire taire. «Lorsque son cabinet affirme que le Ministre n’a nommé personne mais a formalisé le cadre organique de EducTv confirmant chaque agent aux postes dont il assurait déjà la charge depuis plusieurs mois si pas années, c’est archifaux. Car, toute l’équipe de l’actuelle coordination est venue avec le nouveau ministre et marginalise les anciens au point que ce sont eux qui ont plus bénéficié de l’arrêté que les anciens», rétorquent les anciens agents.

Lorsque les pro-Bakonga déclarent : «Ledit cadre organique vous en avez en votre possession. Dévoilez le ici et l’opinion saura lire les noms des personnes y mentionnées pour tomber sur une vérité : vous mentez en affirmant que 60% sont de l’équateur», les anciens de Musemene répliquent : «nous ne parlons pas du tribalisme, mais plutôt du clientélisme ayant motivé cet arrêté. Les relations qui existent entre certains membres de la coordination et le ministre Willy Bakonga sont connues de tous les agents, et que le ministre arrête de nous prendre pour des idiots».

«Le Ministre n’a pas recruté des Nouvelles Unités mais a confirmé les agents et cadres qui exerçaient déjà. Ce, en formalisant le cadre organique», disent ses porches. «Un gros mensonge venant de lui et de son cabineté» ripostent les agents laissés par Musemena qui ajoutent : «Le ministre a parlé sur Télé 50 de pléthore qu’il aurait trouvé, mais curieusement il n’a pas parlé de sa propre écurie qu’il a amenée et qui compte au moins 70 personnes dont certaines sont mécanisées, mais ne viennent même pas par manque du travail à faire. C’est trop facile de pointer du doigts les anciens membres du comité, car ils ne sauront se défendre. Étant donné que Educ-Tv dépend du ministère, pourquoi Willy Bakonga veut mettre une équipe à vie dans cette coordination ?».

Face à cet imbroglio, étant donné que le gouvernement est quelque peu paralysé, le président de la République, Félix Tshisekedi, en sa qualité de garant de la nation et de la paix sociale, est appelé à reporter cet arrêté de Bakonga qui contient des germes de l’anéantissement de cet investissement fait par l’État congolais, en faveur de l’éducation, en attendant de voir clair dans ce dossier.

  • Bendélé Ekweya té

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