Néhémie Mwilanya est-il une âme expiatoire pour laver tous les péchés du Front Commun pour le Congo (FCC) ? Sans prétention de donner une réponse correcte à cette interrogation, mais ce que l’ancien directeur de cabinet de Joseph Kabila et le désormais coordonnateur du Front Commun pour le Congo (FCC) vient de subir, renvoie vite à « les animaux malades de la peste » de Jean de Lafontaine dont la leçon est facile à comprendre entre le péché du Lion et celui de l’âne, comment l’Assemblée a tranché : « selon que vous êtes faible ou fort, le tribunal vous rendra noir ou blanc ».
Du coup, une deuxième question mérite d’être posée : les sociétaires du FCC sont-ils des moutons de Panurge ? Sans vouloir encore donner une réponse correcte, l’on est cependant tenté d’y aller par l’affirmatif, du fait qu’aucun d’eux y compris les professeurs d’université, personne ne sait ni n’a le courage de dire à Joseph Kabila en face que c’est lui la cause de toutes les déconfitures qu’a connu le FCC découlant de ses choix diktats qu’ils gobent amèrement sans réaction courageuse ! Conglomérat des hypocrites et des peureux, on dirait !
Non sans raison, le choix de Shadary tout comme celui de Mabunda ont été une imposition dictatoriale de Joseph Kabila alors qu’en principe l’on devait procéder aux primaires au sein du FCC à travers les différents regroupements politiques comme le veut la démocratie pour parvenir aux choix des animateurs de différentes structures. Voilà que Joseph Kabila vient encore de commettre la même erreur en nommant Raymond Tshibanda à la tête du FCC sans véritablement faire le diagnostic des maux qui rongent non seulement cette plateforme, mais aussi le PPRD qui se réclame son parti.
Ce qui a poussé Seth Kikuni, ce candidat malheureux à la présidentielle de décembre 2018 devenu un champion en tweet et spécialiste en tout, d’écrire sur son compte : «Le FCC n’a pas encore compris que le vrai problème n’est pas de remplacer Mwilanya, Shadary, mais l’autorité morale en personne. La renaissance ou le progrès, c’est oser dire qu’il faut au FCC un autre chef spirituel. François à la place de Benoît. Ambongo à la place de Monsengwo».
Socialement parlant, Néhémie Mwilanya est mieux que Raymond Tshibanda dont le comportement est du type colon belge. Asocial, les agents du ministère des affaires étrangères l’avaient bien expérimenté. Insubordonné, Matata Ponyo l’avait vécu. En effet, pour Tshibanda, Matata n’était point son chef malgré son rang de premier ministre. Ce qui a fait que les relations entre les deux étaient rouillées. Aura-t-il de la considération envers les sociétaires du FCC, lui qui n’a que Kabila comme boussole ?
Somme toute, déshabiller saint Pierre pour habiller Saint Paul ne résout nullement rien aussi longtemps que le vrai problème réside en Jésus. Dans le cas d’espèce du FCC, le vrai problème c’est Joseph Kabila qui ne laisse pas régner la démocratie au sein de cette plateforme politique. En vouloir à Néhémie Mwilanya qui n’avait pas les moyens de sa politique, c’est mal cibler la tumeur qui risque de muter en métastase d’un cancer irréversible. Le péché de ce dernier, c’est de n’avoir pas démissionné lorsque sa tête était déjà réclamée après la déchéance du bureau Mabunda pour attendre d’être éconduit par Joseph Kabila. Dans la vie, il faut savoir quitter les choses avant que les choses ne vous quittent. Puisqu’il en est ainsi, pensera-t-il au conseil lui donné par Fatshi : il est temps que tu t’occupes de toi-même ? Wait and see.