Affaire Transco au Parquet : Pourquoi Blackson Bongi est-il en liberté ?

«Omoni ndoki belela», comme dit-on en Lingala, pour dire  que «dès que vous constatez le mal, il faut le dénoncer», c’est le moins que l’on puisse dire de l’attitude qu’a affiché l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) le week-end passé, en dénonçant dans un post sur sa page Facebook, la tentative de Blackson Bongi, directeur général de la société Transco soupçonné de corruption et détournement de fonds, de vouloir se soustraire de la justice sous prétexte qu’il serait l’un des membres donateurs de la fondation Denise Nyakeru Tshisekedi.

Les réactions ne se sont pas fait attendre sur la toile où tous ceux qui ont réagi l’ont fait de manière unanime. «Que justice soit faite», disent les uns, «qu’il arrête de mêler le nom de la première dame dans son forfait», disent les autres dans la globalité. Mais une chose est sûre, personne alors personne n’a pipé mot pour innocenter Blackson Bongi.

Dans le milieu judiciaire, Scooprdc.net apprend qu’aux différentes invitations lui lancées par le parquet général près la Cour d’appel de Kinshasa-Matete, le DG Blackson Bongi prétend toujours être souffrant et donc pas disposé à se présenter devant la justice. Et pourtant, dans l’affaire qui oppose le ministère public aux gestionnaires de Transco, c’est lui le DG qui est statutairement responsable et devrait répondre de prime à bord aux questions du parquet. Mais cette juridiction laisse croupir en prison le directeur administratif et financier de Transco pendant que le DG se la coule douce.

L’on se rappellera que c’est depuis le lundi 7 décembre dernier qu’est incarcéré à Makala, Aimé Wasongulua, directeur administratif et financier de Transco sous mandat d’arrêt provisoire, ce, dans le cadre des enquêtes initiées par le parquet général près la Cour d’Appel de Kinshasa-Matete à la suite du rapport de l’ODEP sur la mégestion supposée de cette entreprise de transport public de l’Etat.

D’après une source proche de l’ODEP, l’on affirme que le Procureur Général détiendrait une liste assez longue de suspects allant d’anciens membres du gouvernement au comité de gestion et aussi parmi les agents de collaboration. Le directeur arrêté indique le rapport, serait la plaque tournante de ce détournement de près de 9 millions USD. Mais la question que se pose Me Patrick Muhemba, avocat du DAF incarcéré : comment serait-il possible qu’un collaborateur soit ainsi incriminé, alors qu’il a devant lui, selon l’organigramme de cette entreprise, un directeur général, un directeur général adjoint, sans oublier un conseil d’administration, le tout chapeauté par un ministre des transports ?

Déjà en son temps et bien avant le rapport de l’ODEP, scooprdc.net avait sonné l’alarme sur la mégestion qui était devenue le modus vivendi du comité de gestion de cette entreprise de l’État. Pourtant à caractère social et très lucrative pour son propriétaire qui est l’État congolais, cette société a été saignée copieusement alors qu’elle est prise en charge à 80% pour ses intrants par l’État.

Le DAF Aimé Wasongulua est accusé entre autres du détournement de l’impôt sur le revenu professionnel des agents (IPR), de cotisations de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) et certaines retenues légales dont l’INPP. Aussi, le parquet général reproche au directeur arrêté le tripatouillage des comptes de la société, le détournement de carburant et lubrifiant. De toutes ces accusations, le DG serait-il innocent ou ignorait-il ces faits, lui qui gère au quotidien la société ?

Somme toute, un juriste proche du réseau Transco affirme que bientôt, d’autres responsables rejoindront Aimé Wasongulua, car ils sont aussi impliqués que le DAF qui semble être livré en âme expiatoire en lieu et place de vrais décideurs coupables.

  • Bendélé Ekweya té

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