Ceux qui ont pensé que le vieux Léon Kengo wa Dondo a perdu les réflexes à cause du poids de l’âge avancé, se sont vraiment trompés. L’homme de la troisième voie reste toujours une bête politique qui sait bien dribbler à la «Maradona».
Son dernier communiqué pour donner sa position par rapport à l’adhésion de son parti «Les républicains» à l’Union sacrée que vient de créer le président de la République, Félix Tshisekedi; en est une preuve éloquente. Le vieux n’a ni désapprouvé ni acquiescé le geste posé par le professeur Michel Bongongo, malgré l’interprétation erronée de sa position subliminale par certains. Pour les analystes lucides, le vieux a laissé les lecteurs de son communiqué dans une ambiguïté voulue.
«Je porte à la connaissance de l’opinion publique que ma personne n’a été ni informée ni consultée à ce sujet», écrit d’abord le vieux Kengo. Une façon de se dédouaner comme pour dire : «ce que Michel Bongongo a fait, il l’a fait lui-même en me mettant à l’écart, alors que je suis autorité morale de ce parti».
Si le vieux Kengo s’était limité là, on le dédouanerait sans problème et l’on croirait à sa sincérité en condamnant le vieux Michel Bongongo. Mais lorsqu’il ajoute : «L’opinion publique doit savoir que je me suis retiré de la politique active», là ça soulève un certain nombre de questions : Quand l’avait-il annoncé officiellement ? S’il est vrai qu’il s’est retiré de la politique active, cela signifie qu’il a pris congé du parti «Les républicains» et ne s’intéresse pas à ses activités. Mais pourquoi vouloir être informé ou consulté ? Pourquoi réagir parce qu’en se retirant de la politique active, il est hors jeu et ne peut pas se plaindre.
Comme si cela ne suffisait pas, le vieux Kengo dit : «…comme républicain, je reste disponible pour donner des conseils et avis à toute tendance pour l’intérêt supérieur de la nation, comme une église au milieu du village». Cette conclusion n’est peut être interprétée que par : «Je ne suis pas dedans, mais en même temps je suis dedans». Vrai jeu de Ponce Pilate : «Je ne veux pas vous livrer Jésus-Christ, mais je vous le livre quand même».