FCC : presque tout le monde traverse !

«Traverser», ce verbe utilisé par Emmanuel Shadary au quartier général du Front Commun pour le Congo (FCC) à Procoki, situé derrière le bureau du HCR, dans la commune de Ngaliema, et ce, lors d’une réunion de la Conférence des présidents de regroupements politiques de cette méga plateforme politique, pour désigner les «taupes» qui faisaient allégeance au président Tshisekedi, avait suscité une vive discussion entre lui et Aubin Minaku qui voulait comprendre la vraie signification de ce concept. Parce que Shadary jusque là ne pointait du doigt que quelques deux ou trois ministres kasaïens.

En effet, pour Aubin Minaku qui avait dit à Emmanuel Shadary que de part sa formation juridique et fort de son expérience d’ancien magistrat, il voudrait comprendre bien ce concept de «traverser» : Est-ce parce que l’on est de la même province, tribu ou espace géographique que le chef de l’Etat et que l’on parle avec lui la même langue ? Est-ce parce que le chef de l’Etat vous invite pour discuter avec lui sur certaines questions et vous y allez ? Ou est-ce parce que l’on exécute ses ordres au sein du gouvernement ?

Cette discussion pas très sereine, selon les proches de Shadary, aurait poussé ce dernier à appeler Minaku un peu plus tard au téléphone pour lui signifier sa désapprobation par rapport à son attaque. Avec le temps et l’évolution des événements, Shadary a-t-il eu raison ou pas de parler de la traversée ? Oui et non.

Oui, parce que les personnes indexées par Shadary ont véritablement traversé et sont maintenant avec le président Félix Tshisekedi. Non, parce que son indexation ne visait que les Kasaïens qu’il stigmatisait en manifestant sa hargne caractérisée par le tribalisme. Or, s’il est vrai que l’homme de «coup sur coup» avait vu venir le mal de loin, mais il a cependant et malheureusement focalisé ses accusations pour raison tribale que sur les Kasaïens au lieu d’arrêter des stratégies efficaces pour éviter le chavirement du bateau FCC du fait que le tsunami politique qui venait ne secouerait et n’emporterait pas seulement les Kasaïens, mais aussi les autres sociétaires de cette plateforme politique alignée derrière le président de la République honoraire Joseph Kabila, bourrée des frustrés et d’ego surdimensionnés de toutes les provinces confondues.

Pour preuve, ce tsunami politique a emporté vers l’Union sacrée de la Nation : Julien Paluku, ancien gouverneur du Nord-Kivu et actuel ministre FCC de l’Industrie qui s’amène vers Tshisekedi avec son parti «Bloc Uni pour la Renaissance et l’Emergence du Congo» (BUREC), et certainement son regroupement politique «Alliance des Acteurs pour la Bonne Gouvernance du Congo (AABC). Sur son Twitter, Julien Paluku ne s’est pas empêché de mentionner : « La vitalité de la démocratie en RDC depuis 1990 en passant par l’alternance 2019 et la situation de 2020 est une série d’enseignements politiques. Le temps n’étant pas notre allié, il est temps pour le Gouvernement de tirer toutes les conséquences politiques qui s’imposent».

Outre Julien Paluku, il y a aussi François Rubota qui a fait avec son regroupement ADRP (Alliance des Démocrates pour le Renouveau et le Progrès), allégeance au président Tshisekedi. Jean-Lucien Bussa a fait de même avec sa CODE (Coalition de Démocrates). Pius Muabilu indexé depuis par Shadary s’est résolu finalement d’afficher publiquement sa position avec son regroupement AA/a (Alliance pour l’Avenir) de soutenir l’Union sacrée pour la nation.

Si ce quatre regroupements se sont affichés comme partants, d’autres, notamment le G18 de José Makila et le parti DDC d’Ingele Ifoto auraient déjà fait leurs valises pour partir et c’est sans compter les départs individuels au sein du PPRD, parti de Joseph Kabila, et d’autres sociétaires des partis du FCC : Jean-Pierre Lihau, Jean-Charles Okoto, Justin Bitakwira…

Les sources de scooprdc.net renseignent qu’il ne restera qu’à Emmanuel Ramazani Shadary de retourner au bercail. C’est un ancien cadre de l’UDPS d’Etienne Tshisekedi qui est attendu pour être reçu comme un enfant prodigue.

  • Bendélé Ekweya té

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