Déchéance de Mabunda : Dont acte !

Tiré de Forum des As/José Nawej

Palais du peuple, jeudi 10 décembre 2020. Moment fondateur de la chronique du déboulonnement de la kabilie annoncé un jour à Washington. Jeanine Mabunda tombe de son piédestal. Contre tout bon sens démocratique, vu d’un Parlement où la notion de majorité est reine. Sous les tropiques, le droit à l’exception rd congolaise ramène tous les impossibles dans le champ des possibles.

La Constitution ? Cela dépend de quel professeur l’interprète et à quelles fins. Un accord ? Il est fait pour être démonétisé aussitôt que l’on n’en tire plus profit. Une majorité même fixée dans le marbre du règlement intérieur ? Les vaillants députés peuvent la démonter à tout moment. Au demeurant, hyper sollicités pendant cette haute saison, nombre de nos élus répètent à qui veut les entendre que le mandat de député n’est pas impératif. Réponse qui donne lieu à tous les compromis et…compromissions.

De Kingakati ou de GLM, Joseph Kabila devrait penser à sa confession de 2009 à New York Time d’une certaine année :  » je n’ai pas encore 15 collaborateurs « . Problème, si du temps de sa toute puissance, le Raïs n’a pu se constituer un noyau de dévoués, pas sûr de compter sur les 300 députés dont on connaît le niveau anormalement élevé de résilience au repositionnement.

Car derrière la séquence Mabunda, il y a l’élection du nouveau bureau et le cas Ilunkamba. Et la der des der ce gouvernement très Fatshi à venir ! Du pain béni pour les élus de la chambre basse ! Pour le coup, une vengeance à très large spectre pour ces députés que l’on présentait comme « nommés », si pas  » préfabriqués « .

Face au « défi » de la requalification de la majorité, les  » mal élus  » sont chouchoutés, choyés, maternés, soignés aux petits oignons …par le nouveau pouvoir. Vengeance aussi des députés vis-à-vis de la centrale du FCC. A-t-on toujours bien géré les élus ? A-t-on toujours réparé des frustrations ? La très technocrate madame la présidente…honoraire a-t-elle eu un minimum de réflexes de ses lointains prédécesseurs ? Vital Kamerhe ou Evariste Boshab ? Dans nos pays où politique rime avec assistance sociale, la vertu s’entretient, dit-on.

Vu de la fatshisphère, la politique non du salami mais du rouleau compresseur façon attaque sans recul va sans doute continuer. De l’hémicycle du Palais de congrès à celui de la salle de conférence internationale, il y a un ascenseur que le vent de la refondation peut prendre pour le même job. Une pétition peut en cacher une autre mitonnée par un sénateur  » pro changement « . La logistique suivra.

Les internationalistes ne s’empêcheront pas de relever que la  » Machine F  » est entrée en action dans l’interrègne aux Etats-Unis d’Amérique. Période traditionnellement propice pour solder tous les vieux comptes. En 1960, c’est pendant la transition Eisenhower -Kennedy que Patrice Lumumba a été liquidé. Simple coïncidence ? Peut-être. Toujours est-il que le communiqué des ambassades de certains pays occidentaux en tête desquels les USA de notre  » Hammer national  » n’est pas tombé à un moment anodin.

Quant au reste de la communauté internationale en commençant par la Monusco, la formule est toute trouvée : on ne se mêle pas de questions purement internes aux institutions rd congolaises. Très nouveau ! On aurait souhaité que cela fût ainsi depuis longtemps !

Fin du match 2019 ? Il reste quelques minutes du temps additionnel long de pratiquement deux ans. Sauf que l’après-match pose déjà problème étant donné quantité d’hypothèques qui planent sur ce pays pluriel.

  • Bendélé Ekweya té

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