Par Ariel Daniel Mossanzia.
Toutes les forces vives de la société civile, les Organisations Non Gouvernementales de Défense des Droits Humains (ONGDH) et la population de la ville de Gemena sont descendues, samedi 5 décembre 2020, dans la rue dans une marche pacifique pour protester contre la criminalité et l’insécurité dans la ville de Gemena, chef-lieu de la province et ses environs.
Partis du rond-point Petrobaj au centre-ville, les manifestants ont sillonné la ville de Gemena en passant par les avenues Mobutu, Lumumba et de l’hôpital pendant qu’ils scandaient et sifflaient, banderoles et affiches en main sur lesquelles on pouvait lire : « Non a l’insécurité , protégeons les enfants lors des manifestations, non l’insécurité , tracasserie, vol, viol faite a la femme, à la criminalité ».
Cette marche dite pacifique vivement encouragée par l’ensemble de la population, les élus provinciaux et certaines autorités, a connu comme point de chute le gouvernorat du Sud-Ubangi où un mémorandum adressé au président de la République Félix Tshisekedi a été lu et remis au gouverneur Jean-Claude Mabenze par le président de L’ONG Voix sans bouche, monsieur Jules Ekasani.
Dans leur mémorandum, ces ONGDH dont la LIZADEL, Voix sans bouche et autre ont demandé au président de la République ce qui suit:
– la radiation de deux magistrats incriminés dans l’affaire de la mort de deux jeunes hommes dont un mineur du nom de Mambilo Serge, décédé à la prison provinciale d’Angenga pour un viol présumé sans être entendu par un juge;
– le départ sans condition du 1136ième régiment des FARDC qui insécurise les populations du Sud-Ubangi et leurs biens, ainsi que l’arrestation des militaires incriminés afin qu’ils répondent de leurs actes criminels, avant d’interpeller les autorités provinciales à qui ils ont demandé de se réveiller de leur sommeil et sécuriser la population et ses biens.
Compatissant, le gouverneur de la province qui a reçu leur mémorandum a promis de le transmettre personnellement au président de la République et a fait savoir aux manifestants que les stratégies sont en cours pour identifier tous ces bandits afin de les arrêter et les mettre à la disposition de la justice. Il a par ailleurs appelé la population à dénoncer toute personne jugée suspecte dans la ville.
Il faut noter que la ville de Gemena et ses environs vivent actuellement sous une insécurité avec un mode opératoire apparenté à celui qui se passe dans l’Est du pays, caractérisé par des cambriolages, visites nocturnes à domicile, vol à main armée, viol sur les femmes et des tueries à balle réelle.