A Kinshasa, la journée Internationale des personnes vivant avec handicap a été célébrée ce lundi 30 novembre 2020 au Roméo Golf situé dans la commune de la Gombe, sous la houlette de la ministre déléguée aux affaires sociales en charge des personnes vivant avec handicap et autres personnes vulnérables, Irène Esambo. «Reconstruire en mieux : vers un monde post COVID-19, inclusif, Accessible et Durable» , tel est le thème national et international choisi cette année. En marge de cette journée célébrée le 3 décembre de chaque année, elle a ainsi procédé au lancement des activités commémoratives qui ont pour but de pousser l’humanité à réfléchir à planifier et à agir en mettant la donne handicap parmi les priorités dans la lutte contre la COVID-19.
Irène Esambo a, dans son mot de circonstance rappelé que la célébration de cette journée revêt cette année, un caractère particulier du fait de la survenance de la COVID-19. «Nous savons que la date du 3 décembre a toujours été réservée à cette commémoration alors que cette année, nous sommes obligés de commencer la journée en date du 30 novembre 2020. Ceci est la conséquence directe de la COVID-19 sur la situation des personnes vulnérables spécialement les personnes avec handicap», a-t-elle laissé entendre.
Convaincu des effets néfastes de cette pandémie sur les personnes avec handicap et dans le souci d’amener les États à avoir une attention particulière sur cette catégorie des personnes vulnérables, Irène Esambo a affirmé que les Nations-Unies ont pour l’édition 2020 décidé à ce que la journée internationale des personnes avec handicap soit étalée sur 5 jours, soit du 30 novembre au 4 décembre 2020.
«La RDC n’a pas attendu cette interpellation des Nations-Unies pour rapprocher la lutte contre la pandémie de Covid-19 de l’urgence d’assurer une protection effective aux personnes vivant avec handicap. L’intégration des actions spécifiques aux personnes avec handicap et autres personnes vulnérables dans le programme multisectoriel d’urgence d’atténuation des impacts de la COVOD-19 en RDC atteste bien de cette réalité».
Toutefois, la ministre de tutelle a reconnu que la survenance de cette maladie en RDC nous avait tous pris à court. C’est pourquoi , Il n’a pas été facile pour le Gouvernement de répondre à tous les besoins spécifiques de toutes les catégories sociales comme il aurait voulu, car l’essentiel était d’abord d’éviter à tout prix que la maladie ne se répande dans la population surtout dans le milieu des personnes vulnérables dont les personnes vivant avec handicap. Ce défi, la RDC l’a effectivement relevé.
«L’ampleur de cette pandémie en terme des personnes infectées, sa vitesse de propagation et ses conséquences sur le plan économique et social constitue une préoccupation majeure pour la communauté internationale et pour les différents gouvernements à cause des effets néfastes sur la population. Selon les projections effectuées en 2019, par l’Institut national de la statistique , la population de notre pays est d’environ 99,9 millions d’habitants parmi les quelles plus ou moins 15% sont des personnes vivant avec handicap. Ces personnes constituent un des groupes des populations les plus à risques face à cette pandémie en raison de leur vulnérabilité accrue», souligne-t-elle.
Elle a en outre, annoncé qu’après avoir passé plus de 10 ans au Parlement, la proposition de loi organique portant promotion et protection des droits des personnes avec handicap en RDC a finalement été adoptée par l’Assemblée nationale et envoyé pour deuxième lecture au Sénat.
Pour sa part, Abdoul Aziz Thioye, directeur du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNDUH), cette cérémonie donne une occasion de rappeler que les droits des personnes vivant avec handicap sont des droits humains. A l’en croire, cette journée mondiale est donc l’occasion idéale de réaffirmer certains principes de base trop souvent oubliés : «tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit». Le respect de cette dignité due à chaque personne, valide ou non, implique la reconnaissance de ses droits fondamentaux comme l’éducation, la santé, la protection sociale ou l’accès au travail.
Il a ainsi rappelé que la BCNDUH a participé aux réunions techniques au Ministère des personnes vivant avec handicap, à l’examen de la loi organique sur les personnes handicapées par la commission mixte composée des commissions Politico-administrative et judiciaire (PAJ), socioculturelle et Droits de l’homme de l’Assemblée Nationale.
Aussi présent à ces assises, le docteur Eteni Longondo, ministre de la santé publique a pour sa part, sensibiliser les participants au respect des gestes barrières afin de vaincre cette pandémie et éviter la deuxième vague des contaminations. Il a également rassuré les PVH qu’un plan d’action qui tient compte de toutes les catégories sociales a été déjà élaboré et sera mis en œuvre incessamment.
Après un café-débat sur les droits des personnes avec handicap en RDC, Il a été constaté que les personnes avec handicap font face à d’énormes difficultés dans quasiment tous les domaines de leur vie. La plupart d’entre elles vivent en deçà du seuil de la pauvreté. En dépit d’un accroissement d’efforts de sensibilisation à l’éducation spéciale où le ministère de l’Education estime qu’il scolarise moins de 6.000 enfants handicapés. De ce fait, environ 90% des adultes handicapés n’ont pas atteint le niveau d’alphabétisation de base, d’après le représentant de BCNDUH.
En définitive, ce panel affirme que dans la relance des activités socio-économique post-covid-19, il importe de mettre en place des cadres de responsabilité garantissant l’inclusion du handicap. L’Etat doit veiller à l’inclusivité des investissements pour favoriser des résultats tenant compte du handicap. Les pouvoirs publics, les donateurs, les organismes du système des Nations Unies et les autres acteurs doivent mettre en place des mécanismes de suivi des investissements pour veiller à ce qu’ils bénéficient aux personnes en situation de handicap. « Pour cela , la ventilation des données par handicap est indispensable.