Après 23 jours de couverture des consultations initiées par le chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi au Palais de la Nation, les chevaliers de la plume et du micro ont été remerciés comme les chiens de Kocoumbo l’étudiant noir, à qui l’on réservait juste la peau et les os de bêtes après la chasse. En effet, ces hommes de médias non seulement qu’ils ont été clochardisés, mais également ils ont vécu le calvaire qui ne dit pas son nom au sein de la première institution du pays qui devrait plutôt s’illustrer par l’excellence et l’exemplarité.
Tout a commencé dès la première journée, les journalistes dont l’effectif dépassait les nombres des sièges placés à la rotonde du Palais de la nation, vivaient avec des fourmis dans les jambes. Certains d’entre eux devraient passer la journée débout, d’autres trouvaient leur salut sur les escaliers menant vers le jardin de l’arrière du bâtiment principal. Et comme si cela ne suffisait pas, chaque jour qui passait le nombre des sièges diminuait accentuant ainsi leur souffrance.
Remplissant malgré tout cela leur fonction en couvrant les audiences du chef de l’État avec abnégation, ces journalistes n’avaient droit qu’à un seul repas servi à des heures impromptues au gré d’un service traiteur qui preste dans un quartier de la commune de la Gombe. Il arrivait même que ce repas servi dans des usages uniques comme dans les funérailles dans nos quartiers populaires de Kinshasa, n’était pas en nombre suffisant. Certains journalistes rentraient de la Présidence de la république sans mettre quelque chose sous la dent, après y avoir passé près de 10 heures. Ceux qui avaient un peu de moyen sortaient carrément de la présidence pour aller trouver quoi manger ailleurs.
Et pourtant, dans son discours d’investiture et dans d’autres occasions, le fils d’Etienne Tshisekedi n’a jamais cessé de dire qu’il voulait faire de la presse un véritable 4ième pouvoir. Mais un 4ième pouvoir avec ce que cet échantillon vient de vivre dans ses parvis ? Ce qui est vrai, ce n’est pas lui, mais ce sont ses services. Et de temps en temps les amis de la presse présidentielle s’époumonaient pour nourrir les journalistes d’espoir. Tenez bon, il y aura une gratification conséquente à la clôture, ne cessaient-ils de le dire à leurs confrères. D’autres allaient plus loin en avançant des sommes faramineuses que le chef de l’État reverseraient aux journalistes qui du reste; non seulement qu’ils ont réalisés un travail de qualité, mais également ont passé des moments difficiles en cette période pluvieuse où ils quittaient le Palais de la nation sous la pluie aux environs de minuit.
Mais quelle n’a pas été la surprise des journalistes à la clôture des consultations ce mercredi 25 novembre ? En effet, les sémiologues disent : Tout signe est signe de quelque chose, il n’y a pas de signe innocent. Le premier signe qui augurait la galère de journalistes, c’est la sortie spectaculaire du directeur de la presse présidentielle haranguant les journalistes tout en leur rassurant que les finances s’occuperaient d’eux incessamment avant de disparaître des couloirs du palais comme une vapeur. A sa suite, second signe, tous les autres membres de son cabinet se volatilisaient dans la nature laissant la maison entre les mains des visiteurs, les journalistes. Quel signe? La surprise atteindra son paroxysme lorsque apparaît l’adjoint du financier de la présidence tenant sous ses aisselles une petite farde. Une farde qui vraisemblablement ne pouvait pas contenir les sommes faramineuses qu’on miroitait aux journalistes. Au finish c’est une modique somme de 150 dollars américains que la Présidence de la République Démocratique du Congo remet à chaque journaliste qui a presté du 2 au 25 novembre, soit 6,5 USD par jour. Quelle ‘’humiliance’’? Pour ne pas emprunter le nouveau mot de Boketshu 1er !
Lorsque la Présidence de la République doit payer les médias après plus de trois semaines de travail 150 USD, c’est ni plus ni moins un manque de considération et une honte pour la nation. Il aurait fallu que les services du chef de l’État se résolvent de demander carrément aux médias de travailler ‘’pro deo’’ pour qu’ils gardent ces fonds pour eux-mêmes, parce qu’ils sont les seuls à avoir besoin d’argent pour avoir beaucoup souffert dans l’opposition. Ils oublient que certains parmi ces journalistes ont humés avec eux les gaz lacrymogènes de triste mémoire.
Que les services de la Présidence n’oublient pas que les journalistes ne sont pas de minables comme ils le pensent et veulent jeter de l’opprobre sur le chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi et le mettre en porte-en-faux avec ses propos de voir le journaliste congolais s’épanouir. Cette humiliation est inacceptable pour de confrères qui ont travaillé plus ou moins 10 heures par jour et cela pendant 23 jours d’affilé. Monsieur le Président de la République, prière d’instruire vos services à respecter la presse, car vous voulez en faire, non seulement un véritable quatrième pouvoir, mais aussi un partenaire d’accompagnement de vos actions.