Tiré de Forum des As/José Nawej.
Agonisant. En état végétatif. A l’article de la mort. Déjà mort. Le requiem et la dernière pelletée de terre. Il ne s’agit pas d’une énième victime de Covid-19 dans « sa deuxième vague annoncée » en terre Rd congolaise. Il s’agit de l’argument d’autorité, si nécessaire dans le débat. Y compris scientifique. Aristote l’a dit. Einstein l’a soutenu. Descartes l’a démontré. Cheik Anta Diop l’a prouvé. Autant d’arguments d’autorité que l’on a plaisir à brandir. Pourrait-on continuer à le faire avec nos cracks en droit et, dans une moindre mesure en sciences politiques ? La réponse de moins en moins évidente.
Depuis trois décennies, nombre de stars du droit et des sciences politiques prêchent davantage pour des chapelles politiques ou politiciennes que pour l’avancement de la science. Si bien que ce n’est plus le discours de tel ou tel professeur que l’on considère, mais son allégeance à telle ou telle coterie politique. Ou même tribalo-régionale. Difficile donc dans ces conditions de débattre sainement, sereinement, et donc sérieusement de telle ou telle autre thèse en présence. C’est dommage pour le débat démocratique.
Evariste Boshab lâche le « régime primo-ministériel » ? Vite c’est le procès de la kabilie qui s’ouvre. Dans le rôle du ministère public, d’autres doctes tout aussi politiquement connotés que l’accusé. S’il y a « pièce contre pièce », c’est à l’aune des écuries politiques respectives des parties au procès. Idem pour la polémique entre « profs » sur les ordonnances présidentielles en rapport avec la Cour constitutionnelle. Pareil avec la controverse en cours sur l’affaire Puela – Bureau de l’Assemblée nationale au Conseil d’Etat. Forcément mêmement sur la problématique de la majorité parlementaire.
Qui croire ? Qui ne pas croire ? Qui citer quand on réalise que « nos lumières en droit » qui monopolisent le débat public ont, chacune, dans leur soutane…une carte du parti.
On est à mille lieues des échanges de haut vol entre professeurs avec arguments d’autorité. Devrions-nous continuer à coller systématiquement le titre de professeur à nos chers debaters qui sont dans l’arène – loin des auditoires – pour des visées politiques ? Vraie question.
Le hic c’est que dans ces relations incestueuses à répétition et à foison entre la science et la politique, la première perd sa conscience et devient ruine de l’âme comme l’écrivait François Rabelais. On y est déjà. Triste constat.