«Faux tête», c’est du jargon kinois. Généralement utilisé par les receveurs de taxi-bus envers des passagers qui paient pas le ticket, «faux tête» s’est étendu pour qualifier une personne peu crédible. Et l’ancien premier ministre Adolphe Muzito l’est, au sens propre ou figuré. Sans du tout la personnalité malgré la faveur lui faite par feu Antoine Gizenga de le remplacer sur base de la coterie tribale, Adolphe Muzito s’est attiré inutilement la foudre en s’attaquant à l’un des leaders de la coalition Lamuka, Moïse Katumbi, après le post de la vidéo de l’interview qu’il a accordée au journaliste Marius Munga, où on le voit dans une colère rarissime, tenir de propos envers Moïse Katumbi dans un langage désobligeant et discourtois, frisant le mépris et la haine.
En effet, à la question du journaliste de savoir si c’est Katumbi qui fut financier de la campagne du candidat président de la République et des plateformes politiques au sein de Lamuka, le fils de Kikwit s’est mis dans tous ces états, manquant même du respect à son interlocuteur. Une stature que Muzito n’adoptera d’ailleurs jamais, disent certains confrères, devant la presse occidentale. Dans ses échanges avec le journaliste Marius Munga, le patron de TVS1 lâche : « …quoi ? Tu vois ce monsieur financer ma campagne ? n’oublie pas que tu parles à un ancien premier ministre… « .
Ces propos sortis de Muzito peuvent faire réfléchir plus d’un congolais. Non sans raison, est-il normal que le fait d’être premier ministre en RDC ferait-il de que quelqu’un insolemment riche ? Soit ! Mais ce que Adolphe Muzito oublie, est qu’à Kinshasa, tout le monde connaît tout le monde. Aussi, le journaliste à qui l’élu de Kikwit a manqué du respect aujourd’hui, appartient à une corporation où les gens l’ont vu venir en politique, lui qui n’était qu’un simple inspecteur des finances. Que Muzito se souvienne comment il venait à la Radio Okapi par exemple lors des émissions électorales en 2006. on le voyait ronfler même dans le fauteuil dans la salle d’attente puisque venu avant l’heure d’enregistrement et tenant coûte que coûte à passer dans ces émissions pour sa visibilité.
Un proche de l’ex-premier ministre raconte que Adolphe Muzito, alors premier ministre, appelait Augustin Katumba Mwanke «Excellence». Pourquoi ? Parce que raconte-t-il, le jour où il avait été reçu par Joseph Kabila pour que ce dernier lui annonce sa nomination en remplacement de son oncle Gizenga fatigué, c’est au fait Augustin Katumba qui avait donné des instructions le Raïs, au futur premier ministre en présence semblerait-il de son parsec, un cousin ou neveu de l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo, Ndiang Kabul. Et à la fin de cet entretien, Katumba Mwanke aurait dit à Muzito de se référer à lui avant toute décision à part les domaines orientés. Et à l’issu de cette rencontre, tout ce que Muzito a entendu de Joseph Kabila qu’il ne parvenait pas à regarder en face, c’était : «bonne chance monsieur le premier ministre».
Maintenant, avec tout ce que les Congolais connaissent de lui : mauvaise pratique de l’opération retour dans le paiement de la dette intérieure quand il était ministre du Budget en exigeant même 50% pour que la dette soit vite payée; sa gestion décriée dans la crasse à la Primature ; son décret interdisant le contrôle dans les entreprises et établissements publics pour bien magouiller ; son insolvabilité vis-à-vis de ses employés de TvS1 comptant 26 mois d’arriérés de modiques salaires alors que Kimbuta continue à payer lui ses agents de Kin 24 malgré son départ du gouvernement provincial de Kinshasa ; la faillite de sa société d’aviation mort-né « Banair » ; comment Adolphe Muzito peut-il avoir le culot d’importuner les Congolais en crachant sur la main de celui qui a déversé son argent pour soutenir la campagne électorale de Lamuka ! Maintenant que des documents circulent sur la toile pour prouver que c’est Moïse Katumbi qui avait sorti beaucoup d’argent, que dira l’ancien premier ministre Adoplphe Muzito dont l’allié actuel dans Lamuka, Martin Fayulu, avait réclamé à l’époque auprès du procureur général l’ouverture d’une action judiciaire pour enrichissement illégal dénoncé par le député Gérard Mulumba dit Gecoco ? Comme disent les Kinois : «Ya Ado Muzito aza vrai faux-tête qui a manqué véritablement l’occasion de se taire», parce qu’étant pas nullement un modèle de gestion malgré ses tribunes pondues qui contrastent avec son profil d’économiste.