Dans leur mémorandum adressé à Joseph Kabila ce mardi 10 novembre en marge de leur rencontre, les évêques de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), n’ont pas été tendre vis-à-vis du sénateur à vie. Sur la sellette, la situation politique du pays ayant cristallisé le fonctionnement de toutes les institutions, accentuant la crise socio-économique que connaît la RDC depuis plusieurs années déjà.
Si les évêques se sont montrés courtois et délicats dans leur introduction, mais ils ont vite enlevé leurs gants pour dire à Joseph Kabila dans un langage peu diplomatique, la responsabilité qui est la sienne dans cette crise, en sa qualité d’autorité morale du Front Commun pour le Congo (FCC), l’une des parties prenantes dans la coalition au pouvoir.
Rappelant leurs trois derniers messages à Joseph Kabila, les évêques mentionnent que les disputes entre le Front Commun pour le Congo (FCC) et le Cap pour le Changement (CACH) ne portent pas sur les divergences dans les solutions à trouver pour répondre aux défis auxquels est confronté le pays, mais plutôt sur le positionnement politique. Ces conflits, martèlent-ils, ne font que s’aggraver, impactant gravement le fonctionnement de l’État, pire encore, la vie des congolais qui se dégrade au quotidien.
« Nous sommes convaincus qu’avec la dynamique actuelle de la coalition, nous ne pourrons pas attendre la reconstruction du pays. Il y a nécessité d’une solution politique qui devra tenir compte de primat du bien-être de la population sur toute autre considération. Là dessus, la CENCO fait savoir à l’ancien chef de l’État qu’aucun compromis politique ne peut être au-dessus de l’exigence, pour le pouvoir politique de tout mettre en œuvre en vue d’assurer le bien-être de la population », écrivent les évêques.
Parmi ces exigences, il y a le respect de la constitution, la sécurité nationale, l’intégrité du territoire etc. Pour toutes ces raisons, les évêques demandent à Joseph Kabila de revisiter et d’évaluer l’accord qui régit la coalition dans une perspective dynamique.
Les princes de l’église catholique ont rappelé à JKK la cause profonde de la crise actuelle qui se trouve dans la mauvaise gestion des élections de 2018. D’où, ils recommandent de réformes consensuelles et la dépolitisation de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI).