Comme à la Blé Goudé en Côte d’Ivoire, Augustin Kabuya, secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), a, dans une adresse aux militants de son parti, mardi 10 novembre en cours, annoncé une fatwa contre les dignitaires de l’ancien régime, mais particulièrement contre le ministre des finances, José Sele.
En effet, le SG du parti présidentiel qui a cité personnellement le ministre des finances, lui reproche de bloquer la paie des soldes des militaires et policiers avec l’intention de les pousser à l’insurrection et les mettre en porte-à-faux avec le Chef de l’Etat dont il chercherait ainsi à entraver les actions.
Jugeant, non seulement de diffamatoires les accusations de Augustin Kabuya, mais aussi ses menaces d’attente à son intégrité physique, le ministre des finances, José Sele s’est décidé de porter plainte mercredi 11 novembre contre le numéro 2 du parti présidentiel auprès du procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe pour «diffamation et incitation à attenter à la vie d’autrui».
«Le fait que monsieur Augustin Kabuya se soit permis dans ses propos incendiaires de faire allusion personnellement à moi et à trois reprises dans son discours des menaces et d’appel à la violence à mon endroit particulièrement, me fonde à vous saisir et dénoncer ce comportement infractionnel contre ma personne, convaincu que vous appliquerez la loi pénale dans sa rigueur. Ces faits sont prévus et punis par le Code pénal congolais en ses articles 74, 159 et 160, Livre II», écrit José Sele Yalaghuli au procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe.
Dans la même logique, UN Human Rights RDC a fermement condamné sur son compte Twitter, «les propos incendiaires attribués à un responsable de l’UDPS, qui sont de nature à inciter à la violence». Cette institution des Nations Unies dit mettre en garde contre de tels propos et appelle les acteurs politiques de tous bords de s’abstenir de tenir des discours pouvant porter atteinte à la paix et la cohésion sociale.
«Les menaces contre les personnes et leurs biens sont contraires à la loi et aux exigences d’une société démocratique», rappelle UN Human Rights RDC en invitant les autorités à prendre des mesures pour prévenir et sanctionner leurs auteurs.