Venu répondre à l’interpellation du député provincial Mathieu Alimasi sur l’installation du bourgmestre de la commune contestée de Minembwe, le ministre provincial de l’intérieur, Lwabanji Lwasingabo, a affirmé aux élus provinciaux avoir procédé à cette installation parce que relevant de sa compétence. C’était à la plénière de ce mardi 10 novembre 2020. Pour lui, cette installation fait partie de ses actes administratifs normaux de routine et n’était tout simplement qu’une formalité d’autant plus que les intéressés avaient déjà pris leurs fonctions depuis plus d’une année et demi.
À cette occasion Lwabanji a indiqué que l’arrêté désignant les animateurs de la seule commune de Minembwe a été signé par le ministre national de l’intérieur Mova Sakani, et que lui n’a accompli seulement que son devoir d’obéir et d’exécuter les ordres de la hiérarchie quand ils sont légaux. Toutefois, il renseigne qu’il avait ensuite procédé à l’annulation du procès verbal de cette installation pour respecter le mot d’ordre du chef de l’État.
«J’ai estimé que la position de la haute hiérarchie nationale devrait être la nôtre et qu’il fallait pas engager des polémiques inutiles. C’est ainsi que par ma lettre du 15 octobre 2020, j’ai informé le gouverneur de province de ma décision de procéder à l’annulation du procès verbal d’installation du bourgmestre de la commune de Minembwe pour ne pas donner l’impression d’être en contradiction avec la décision du chef de l’Etat jusque–là verbale», a fait savoir le ministre Lwabanji.
A la question de savoir s’il avait un ordre de mission en se rendant à Minembwe, ce ministre a reconnu que ce document était établi après la mission. «Nous sommes partis sans ordre de mission comme d’habitude d’ailleurs puisque c’était dans la précipitation. L’ordre de mission avait été établi après la mission. Quand je suis dans une mission avec le gouverneur, sur l’ordre de mission, on mentionne toujours accompagnement de son excellence monsieur le gouverneur», a-t-il indiqué.
Ces éléments de réponse ont poussé le député Homer Bulakali à exiger que ce soit le gouverneur de la province qui vienne répondre sur ce qu’il qualifie de désordre dans sa gouvernance. «Il est inconcevable que la province soit ainsi dirigée et il est clairement établi que dans ce dossier le ministre de l’intérieur n’obéissait qu’aux ordres du gouverneur Théo Ngwabije», a-t-il chargé le chef de l’exécutif provincial.
Signalons que l’Assemblée provinciale a accordée au ministre provincial de l’intérieur 48 heures pour préparer des réponses aux différentes questions et préoccupations soulevées par les députés provinciaux présents dans la séance plénière. Il pourra donc revenir ce vendredi 13 novembre 2020.