La ministre d’Etat, ministre de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale, Néné Nkulu, et son collègue des Mines, Willy Kitobo, se sont vu refuser par les agents de la DGM l’embarquement dans l’avion ce matin de mardi 10 novembre 2020 à l’aéroport international de Ndjili. La première se rendait dans le Katanga tandis le second allait à Kisangani, tous dans des missions de service avec ordres de mission signés par le premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba.
D’après ce service de migrations, l’ordre serait venu de la haute hiérarchie et le doigt accusateur a été pointé sur la Présidence de la République. Du coup, cette interdiction a fait non seulement du buzz dans les réseaux sociaux, mais a également constitué le choux gras de beaucoup de médias qui ont fait les commentaires de tout genre et dans tous les sens, jusqu’à qualifier cette décision de «relevant d’une république bananière».
Mais dans ses investigations, Scooprdc.net apprend effectivement que cette interdiction a émané de la Présidence de la République qui tient au respect des textes régissant le fonctionnement du gouvernement. En effet, bien que détenant les ordres de missions dûment signés par le premier ministre, chef du Gouvernement et leur chef hiérarchique direct, ces ordres de mission, fait-on savoir au média en ligne, ont violé l’une des dispositions de l’article 34 de l’ordonnance portant statut des membres du gouvernement qui oblige le premier ministre et ses ministres d’informer d’abord au président de la république avant le début toute mission.
«…Le premier ministre sollicite au préalable l’accord du président de la République lorsqu’il projette d’effectuer des missions officielles et des déplacements privés à l’intérieur ou à l’extérieur du pays…Le président de la République est informé avant le début de la mission ou du déplacement privé des autres membres du Gouvernement», stipule, entre autres, l’article 34 de cette ordonnance portant statut des membres du Gouvernement.
Même si la question reste de savoir si le Chef de l’Etat avait été informé de ces missions dont celle de la ministre d’Etat Néné Nkulu daterait de trois semaines selon l’un de ses proches collaborateurs, une chose vraie est que pendant ce temps de crise au sein de la coalition FCC-CACH au pouvoir, l’hypothèse des règlements de comptes dans une logique de «pièce contre pièce» n’est pas exclue, dans ce système où les parties s’entraccusent de violation de la constitution et des lois du pays. Triste réalité lorsque les sauts d’humeur priment sur le bon sens des hommes d’Etat de part et d’autre, alors que le peuple misérable attend beaucoup d’eux pour son bien-être.