Réouverture du procès sur l’assassinat de Chebeya et Bazana : les parties civiles dénoncent l’indifférence des généraux Timothée Mukuntu et Joseph Mutombo Katalay !

Au cours d’une conférence de presse, ce jeudi 29 octobre 2020, les avocats des familles de Foribert Chebeya et Fidèle Bazana, Me Richard Bondo et Peter Ngomo ont déploré et dénoncé les attitudes d’indifférence affichées par l’auditeur général et le premier président de la Haute Cour Militaire déjà saisis pour la réouverture du procès sur l’assassinat de ces deux défenseurs de droits de l’homme.

En effet, depuis l’arrestation le 3 septembre dernier du major Christian Ngoy, condamné par défaut puisqu’en fuite, les avocats des familles Chebeya et Bazana disent avoir saisi par écrits, le 5 septembre et le 15 septembre, ces deux autorités de la justice militaire, mais curieusement, aucun accusé de réception ni suite réservée à leurs lettres leur adressées. A cela il faut ajouter aussi les correspondances de l’avocat Français Martin Bradel qui sont toujours sans suite auprès de ces mêmes hauts magistrats militaires.

Les veuves de deux défenseurs des droits de l’homme qui ont assisté à cette conférence de presse en vidéo-conférence, ont toutes supplié le président de la République Félix Tshisekedi pour qu’il s’implique personnellement dans ce dossier dans le cadre de l’Etat de droit qu’il prône et pour lequel il se bat pour l’instauration.

«Etant donné que le principal acteur dans ce double assassinat, le fuyard major Christian Ngoy est maintenant arrêté, il faudra ré-ouvrir le procès pour qu’il dise la vraie vérité sur son acte odieux commis sur Chebeya et Bazana et qui en est commanditaire», a déclaré la veuve Chebeya depuis le Canada. Quant à l’épouse de Bazana qui est en France, elle demande qu’on lui restitue le corps de son mari pour qu’elle l’enterre avec honneur et termine le deuil qu’elle porte depuis dix ans.

Les deux veuves et leurs avocats interpellent le Lieutenant-général Timothée Mukuntu et le Général Joseph Mutombo Katalay pour qu’ils fassent diligence afin que comparaisse vite le fugitif Christian Ngoy, car estiment-ils, il est un atout dont l’enjeu est la vérité judiciaire. Ils en appellent aussi aux autorités du pays pour faciliter le retour au pays de Paul Milambwe, cet autre condamné dans le procès, mais qui volontairement a toujours accepté de coopérer avec la justice pour apporter toute la lumière sur le double assassinat de deux défenseurs de droits de l’homme de la «Voix de Sans Voix». «Paul Milambwe est la seule personne qui peut confondre Christian Ngoy étant donné qu’ils ont habité la même maison et se connaissent bien», a soutenu Me Richard Bondo.

Une plainte supplémentaire contre le général John Numbi

L’ancien inspecteur de la Police Nationale à l’époque de l’assassinat de Chebeya et Bazana, a du mal à s’en sortir de ce dossier. Outre la demande persistante des avocats des parties civiles de voir cet officier supérieur de l’armée comparaître comme prévenu et non renseignant, comme il l’a été, ces derniers ont annoncé le dépôt sous peu d’une plainte supplémentaire contre lui pour «recel des malfaiteurs».

«Le général John Numbi ne nous dira pas qu’il ignore que le major Christian Ngoy et l’adjudant Jacques Mugabo étaient condamnés par la justice militaire. Mais il les a curieusement protégés et gardés dans sa ferme au Haut-Katanga. Pire, ces deux condamnés ont été promus alors que condamnés, ils avaient été renvoyés de la Police. Aujourd’hui, Christian Ngoy porte les galons de colonel tandis que Jacques Mugabo est devenu premier lieutenant», ont déclaré Me Peter Ngomo et Richard Bondo qui veulent savoir qui a proposé les promotions de ces fugitifs.

Les deux avocats ne se sont pas empêchés de déduire qui est la personne ou les personnes qui ont promu les assassins de Chebeya et Bazana, l’ont-ils fait en guise de récompense sinon elles ne peuvent qu’être des commanditaires! D’où la nécessité pour eux de voir comparaître le général John Numbi, surnommé «empereur Néron» dans les milieux des droits de l’homme.

  • Bendélé Ekweya té

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