Une forte agitation s’observe au Front Commun pour le Congo (FCC) depuis que le ministre d’Etat, ministre de l’Urbanisme et Habitat, Pius Muabilu, a assisté, mercredi 21 octobre dernier, à la cérémonie de prestation de serment de nouveaux juges de la Cour de constitutionnelle. Premier acte : diarrhée verbale et retrait du groupe WhatsApp FCC. Deuxième acte : désaveux et tentative de putsch au sein du regroupement AA/a. Troisième acte : tentative de dédoubler le CNC.
Loin de qualifier le FCC d’un poulailler sous contrôle d’un individu, beaucoup d’analystes politiques trouvent injustifié l’acharnement sur ce cadre du FCC du fait tout simplement de sa présence à une cérémonie d’Etat. «Même dans l’armée ou la discipline est considérée comme la mère des armées, un ordre mal donné ne s’exécute pas», fait remarquer un cadre du Congrès National du Congo (CNC), parti de Pius Muabilu.
Selon Adubangu Nkoy, porte-parole du regroupement AA/a et proche de Pius Muabilu, l’action que ce dernier a posée est républicaine, basée sur une éthique politique. «Sa présence dans cette cérémonie [de prestation de serment des trois juges] est un acte d’un homme d’Etat que tout le monde devrait copier. Pius Muabilu est lui-même l’autorité morale de notre regroupement AA/a, qui regroupe 20 députés », déclare Adubangu Nkoy.
En effet, les 20 députés du regroupement AA/a ont, dans une déclaration, lundi 26 octobre 2020, réitéré leur soutien à leur autorité morale, Pius Muabilu, tout en dénonçant les attaques d’autres membres du FCC contre ce dernier, après sa participation à la cérémonie de prestation de serment des juges de la Cour constitutionnelle.
Il faut signaler qu’à la tête des agitateurs du FCC figure le sulfureux Joseph Kokonyangi que d’aucuns appellent «koko Ping-Pong», du nom du comédien kinois, à cause de ses interventions politiques aux allures théâtrales. Visiblement, il en veut à son successeur au Ministère de l’Urbanisme et habitat où il a laissé beaucoup de cadavres dans le placard. Champion en spoliation des maisons de l’Etat congolais, «koko Ping-Pong» s’est octroyé lui-même une somptueuse villa de l’Etat le long du Boulevard du 30 juin, précisément au numéro 80, entre l’Immeuble Royal et l’avenue Batetala, en face de Congo Motors. Et comme Pius Muabilu sous l’impulsion du gouvernement s’est engagé à récupérer toutes les maisons de l’Etat spoliées, y compris par ses compères kabilistes, il devait certainement être la bête noire à abattre. Pour «koko Ping-Pong et autres FCC spoliateurs des maisons de l’Etat dont Emmanuel Shadary, Omer Egwake et consorts, c’est maintenant ou jamais l’occasion pour couler le gênant Muabilu. Putsch !
Malheureusement pour eux, le calcul est mal fait. S’il faut s’en prendre à Pius Muabilu, il faudra commencer par le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba auprès de qui toutes les invitations des membres de son Gouvernement ont été déposées et qui les a envoyées à ses ministres. C’est sur base de cette invitation que Pius Muabilu est allé répondre au Palais du Peuple. Attitude d’un homme d’Etat au-delà de toute velléité politicienne non bénéfique à l’avancement de la Res republica.