Adresse de Tshisekedi à la Nation : encore un suspens !

Déçus, insatisfaits, ces mots conviennent pour tous ceux qui avaient prédit et attendaient ce vendredi 23 octobre 2020 la dissolution de l’Assemblée nationale ou l’exigence de la démission du gouvernement par le président de la République, Félix Tshisekedi. Le suspens tel que scooprdc.net a écrit dans un article avant l’adresse du chef de l’Etat à la nation, demeure encore. «…j’ai décidé d’entamer, dès la semaine prochaine, une série de contacts visant à consulter les leaders politiques et sociaux les plus représentatifs, afin de recueillir leurs opinions à l’effet de créer une union sacrée de la Nation autour des objectifs précités. Ces consultations visent la refondation de l’action gouvernementale autour des principes de participation à la gestion du pays. A l’issue de celles-ci, je reviendrai vers vous, dans une nouvelle adresse, pour vous faire part de mes décisions qui n’excluront aucun cas de figure», a déclaré Félix Tshisekedi.

Cette déclaration sous-entend que les Congolais doivent encore patienter pour voir ce que le président va décider sur sa coalition avec le Front Commun pour le Congo (FCC) qui met très en mal le fonctionnement des institutions du pays. Néanmoins, c’est un Félix Tshisekedi déterminé à en découdre avec ses alliés du FCC qu’on a entendu ce soir du vendredi 23 octobre : «Je ne laisserai aucun engagement politique de quelque nature que ce soit primer sur mes prérogatives constitutionnelles et sur l’intérêt supérieur du peuple Congolais. Je ne transigerai jamais avec les intérêts supérieur de la Nation. Je ne céderai jamais la moindre portion de notre souveraineté nationale. Je ne ménagerai aucun effort pour préserver la paix et l’unité nationale».

La menace ainsi voilée de Fatshi est faite après son constat d’échec de la coalition entre le FCC et le CACH qui, pour lui, semblait constituer la solution idoine pour sortir le pays de ses différentes crises récurrentes et préserver les acquis de l’alternance après les élections de décembre 2018. «Malheureusement, près de deux ans après, les divergences qui persistent entre les parties signataires de cet Accord (NDLR : FCC-CACH) plombent les ailes de l’espoir de notre envol vers le développement. Ces divergences portent notamment sur les questions relatives à la paix et à la sécurité nationale, à la Commission Electorale Nationale Indépendante, à l’organisation des élections, à la gestion du portefeuille de l’Etat, à la territoriale, à la diplomatie, à l’indépendance de la justice et à l’instauration de l’Etat de droit, qui sont un enjeu majeur pour notre Nation. L’importance de ces questions me convainc qu’elles ne doivent être laissées à la merci d’un seul groupe politique, elle nécessite un large consensus national», a-t-il fait savoir.

Et d’avertir comme pour responsabiliser ses alliés du FCC : «…le Peuple n’accordera aucun pardon à ceux qui, dans la classe politique, s’évertueront à créer ou à entretenir des entraves au progrès, animés qu’ils sont par une simple stratégie de survie politique ou de positionnement individuel, par la haine tribale, la rancœur, ou par la poursuite de la prédation en toute impunité».

Convaincu de son action politique, Tshisekedi manifeste une autosatisfaction. «La restauration de l’Etat de droit dans notre pays n’est pas un leurre, mais le fruit d’une ferme volonté politique, du reste coulée dans le programme du Gouvernement tel que adopté par le Parlement», déclare-t-il avant d’égratigner : «…sa mise en œuvre énerve certains nostalgiques, habitués à l’impunité et aux traitements des faveurs». 

En attendant sa prochaine adresse à la Nation avec des décisions qui n’excluront aucun cas de figure, c’est un Tshisekedi soucieux des générations futures qui avertit : «Nous ne pouvons laisser leur avenir à la merci de pesanteurs ou écueils inhérents aux pratiques politiciennes, qui retardent ou affaiblissent la réalisation du programme pour lequel vous m’avez élu».

  • Bendélé Ekweya té

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