Réagissant à son interpellation à l’Assemblée nationale, le 19 octobre dernier, dans l’affaire de l’installation du bourgmestre de la commune rurale de Minembwe, le ministre d’État et ministre de la décentralisation, Azarias Ruberwa, s’est dédouané de cette activité qui avait créé la clameur générale, en changeant le gouverneur et le ministre provincial du Sud-Kivu. Pour lui, c’était une coïncidence qu’il soit là.
Dès le soir même de cette communication qualifiée de mensongère par l’un des incriminés, un communiqué a été publié pour mettre à nu les contre-vérités servies aux députés nationaux par le ministre d’État et ministre de la Décentralisation lors de la plénière de lundi 19 octobre à Kinshasa au sujet de la question relative à l’installation du bourgmestre de la commune rurale de Minembwe.
Dans son communiqué, le ministre provincial de l’intérieur du Sud-Kivu Lwabanji Lwasingabo éventre le boa et donne trois faits qui, semble-t-il, mettent Me Azarias Ruberwa K.O :
« C’est le ministre d’État, ministre de la Décentralisation, Azarias Ruberwa Manywa qui a, alors que nous étions à table la nuit de notre arrivée à Minembwe le 27 septembre 2020, demandé au Gouverneur de Province de procéder à l’installation du bourgmestre de cette commune rurale. C’était en présence du ministre de la Défense nationale. Le gouverneur de Province a objecté poliment en relevant le caractère superflu de cette installation étant donné que le bourgmestre était déjà en fonction depuis février 2019. Le gouvernement provincial que dirige le Gouverneur Théo Ngwabidje n’a été investi que le 10 juin 2019. Qui plus est, cette activité ne figurait pas sur son agenda au départ de Bukavu. Le ministre d’État est revenu à la charge le lendemain matin tout comme la communauté Banyamulenge au cours de l’entretien que cette dernière a eu avec le ministre de la défense nationale», écrit Lwabanji Lwasingabo dans ce communiqué.
Et d’ajouter : «le PV d’installation a été élaboré et signé, le lendemain séance tenante dans la salle communale à Minembwe. Le document en question n’avait pas de cachet et que j’avais chargé le bourgmestre de faire saisir le texte du PV. C’est au retour de Minembwe que le PV est ressaisi sur papier avec en-tête de la province et cacheté».
Enfin, Lwabanji Lwasingabo termine son communiqué par dire que la tendance pour le ministre d’État à vouloir se défausser sur le gouvernement provincial du Sud-Kivu est une façon pour lui de refuser d’assumer ses responsabilités devant Dieu et devant la nation représentée par ses élus réunis en plénière ce lundi, 19 octobre à Kinshasa.
Avec ses explications de la province du Sud-Kivu, le ministre Ruberwa devra puiser dans un monde surnaturel ses arguments pour convaincre la représentation nationale et surtout que les élus du Sud-Kivu ne veulent rien lâcher. Rendez-vous pris pour le lundi 26 octobre à l’hémicycle du Palais du peuple.