Qui du gouvernement provincial ou de la Société Nationale d’Electricité (SNEL) utilise l’argent de la taxe sur l’éclairage public payée par les abonnés de cette société ? En tout cas ça va se savoir avec la revendication de ces deux congolais, Ikala Engunda Alain et Shematsi Kibancha Chris qui ont écrit, ce lundi 19 octobre 2020, au gouverneur de la ville de Kinshasa pour qu’il justifie la destination de l’argent perçu de la taxe sur l’éclairage public.
«Les artères de Kinshasa sont littéralement dans le noir ! Pourtant à travers nos factures d’électricité émises par la Société Nationale d’Electricité ‘’SNEL’’, nous payons la taxe sur l’éclairage public qui s’avère être une taxe provinciale au regard de l’Ordonnance-loi n° 18/004 du 13 mars 2018 fixant la nomenclature des impôts, taxes et redevances de la province et de l’entité territoriale décentralisée ainsi que les modalités de leur répartition», écrivent ces deux citoyens de la capitale au gouverneur Gentiny Ngobila non sans lui faire de calculs du montant de cette taxe : «…à des fins purement d’illustration, si 1 million de kinois payent 500CDF par mois au titre de taxe sur l’éclairage public via leurs factures d’électricité, cela constitue des recettes de l’ordre de 500 millions CDF soit l’équivalent de 250.000USD par mois au profit de la province».
Ikala Engunda Alain et Shematsi Kibancha Chris rappellent à Gentiny Ngobila le caractère obligatoire de contrepartie qu’a une taxe lorsqu’elle est perçue vis-à-vis de citoyens qui la payent. Ce qui implique, d’après ces deux congolais le devoir de redevabilité imposé à l’autorité provinciale vis-à-vis des assujettis qui sont ses administrés. «Nos paiements mensuels de la taxe relative à l’éclairage public ne permettent-ils pas l’installation et l’entretien des lampadaires publics ? Pouvez-vous nous indiquer l’affectation des recettes découlant de la perception de ladite taxe ?», interrogent Ikala Engunda Alain et Shematsi Kibancha Chris, le gouverneur de la ville de Kinshasa en l’exhortant à trouver des solutions disponibles, efficaces et pérennes au problème de l’éclairage public qui se pose avec acuité sur la quasi-totalité des artères de la capitale.
L’interpellation du gouverneur Gentiny Ngobila est celle de tous les kinois qui ne comprennent pas par exemple que la route de l’aéroport international de N’djili empruntée par le président de la république, tous les ministres et autres officiels pour aller prendre leur vol, soit dangereusement dans le noir ! N’ont-ils pas d’yeux pour se rendre compte qu’ils roulent dans l’obscurité ? C’est une question de manque de conscience, de responsabilité et de notion d’entretien. Non sans raison, le boulevard Lumumba qui mène vers l’aéroport de N’djili a été épargné des caprices de la SNEL par l’installation de lampadaires solaires qui, d’ailleurs ont coûté cher au Trésor public. Alors, qu’est-ce qui manque pour le renouvellement des accumulateurs ou des panneaux solaires défaillants en vue de maintenir cet éclairage public ? Il n’y a tout simplement que manque de volonté dans le chef de l’autorité provinciale.
De même sur les avenues Libération, ex-24 novembre, Kasavubu, et du Tourisme, sur les boulevards Triomphal, Sendwe et 30 juin, les poteaux d’électricité de la SNEL implantés dans le cadre des programmes cinq chantiers et révolution de la modernisation du président de la république honoraire Joseph Kabila, sont devenus tout simplement un décor. Triste réalité pour une capitale d’un pays qui a un barrage hydroélectrique compté parmi les plus grands du monde.