Chef de travaux et doctorant, Didier Mbuy est depuis des années enseignant de journalisme à l’Institut Facultaire de Sciences de l’Information et de la Communication (IFASIC). Apprécié par son style et ses analyses, il dit avoir lu avec intérêt le post sur Facebook de Gratien Kitambala, cet autre journaliste aussi respecté et respectable dans les milieux des journalistes kinois. Ce dernier a réfléchi à la possibilité finalement d’un double format du JT de la RTNC, l’un pour les audiences au niveau des institutions, et l’autre pour ce qui se passe véritablement à travers le pays, au point de revendiquer le statut d’information !
Dans sa réaction, Didier Mbuy regrette que la Radiotélévision Nationale Congolaise (RTNC), la chaîne publique de la RDC se garde de transformer le plateau du Jounral Télévisé (JT) en une espèce de prolongement des services de communication de ceux qui dirigent le pays.
«En France, aux États-Unis, les ministres n’accordent-ils pas des audiences dans leurs cabinets ? Et pourquoi le JT n’en parle pas de façon assidue, voire obligatoire, systématique?», s’interroge cet enseignant en journalisme avant d’enchaîner : «D’où vient que le JT de la RTNC doive toujours ou presque obéir à cette hiérarchisation de l’ »information’’ : activités du PR (NDLR : Président de la République), activités des présidents de deux chambres du Parlement, activités du PM (NDLR : Premier Ministre), celles des ministres, celles des gouverneurs… Et parmi ces derniers, c’est celui qui met facilement la main à la poche pour faire gicler l’hémoglobine chez les journalistes, qui passe pour le plus ‘’travailleur’’ de tous ! La méthode MK (NDLR : Moïse Katumbi, du nom de l’ancien gouverneur du Katanga) a fini par faire des émules…».
Didier Mbuy fait remarque que «hier, à la 10ième Rue (NDLR : Siège de l’UPDS, parti jadis de l’opposition, aujourd’hui au pouvoir), l’on se plaignait de l’instrumentalisation de la chaîne nationale en faveur de Kingakati (NDLR : ferme-résidence du président de la république honoraire Joseph Kabila) ; aujourd’hui, Kingakati dénonce la caporalisation de celle-ci au profit de la 10ième Rue! Mbok’elengi, tolingaka bongo, tomesana bongo; mbala boni bakobenga yo djalelo, djalelo!»
«On épiloguera à perte de vue à propos de celui qui forge une telle ligne éditoriale. L’ADG qui, de son propre chef, veut assurer ses arrières en mode «djalelo»… Le ministre de tutelle qui fait autant… Les services… Ou elle-même la Présidence de la République qui s’érige en épée de Damoclès au-dessus de la tête de l’ADG, prête à frapper? Il faut du caractère pour faire finalement du journalisme dans cette tour», écrit Didier Mbuy.