Tension sociale à l’OVG : «la piqûre fera mal et au comité de gestion et aux agents», promet José Mpanda

Le ministre de la Recherche Scientifique et Innovation Technologique a séjourné du 7 au 11 octobre à Goma. José Mpanda est descendu sur place suite à plusieurs mémo lui adressés, pour s’enquérir de la situation morose caractérisée par une tension sociale qui règne à l’Observatoire Volcanologique de Goma (OVG), structure qui dépend de son ministère.

«Je ne suis pas venu pour ériger un tribunal, mais je suis venu vous écouter et solutionner votre problème car l’importance de votre structure par rapport à la sécurité particulièrement des populations de Goma et généralement de la République, préoccupe au plus haut niveau le Gouvernement», a déclaré d’emblée José Mpanda aux agents et cadres de l’OVG vendredi 9 octobre dans la salle de réunions pour calmer les ardeurs des uns et des autres, avant de charger les experts de sa délégation d’écouter tour à tour les agents de chacun de quatre départements qui composent l’OVD (Séismologie; Technique; Géochimie et environnement; et Géodésie et déformation).

Cet exercice d’arrache-pied qui a pris deux jours, a fini par déceler deux problèmes majeures : la précarité des conditions de travail et de vie caractérisées par le non paiement des salaires et primes, mais aussi l’animosité envers le directeur général, le professeur Katcho Karume, accusé de népotisme, clientélisme, favoritisme et de mauvaise gestion financière. Sur place, José Mpanda a trouvé que ce dernier a fait arrêter trois agents déjà acheminés à la prison de Munzenze pour avoir menacé de manifester et d’aller en grève. Il a exigé au DG d’adresser au Parquet une lettre de désistement et démarché auprès des autorités provinciales pour obtenir la libération de ces trois agents.

Comme solutions aux problèmes soulevés par les agents, José Mpanda leur en a proposées trois : primo, la réforme profonde de l’OVG qui a un pléthore d’agents (351) alors que ceux qui travaillent valablement ne dépassent pas une centaine. «Nous allons procéder au contrôle physique des agents pour savoir qui fait quoi, a-t-il le profil requis pour occuper ce poste, travaille-t-il réellement ? parce que j’estime qu’un effectif de 351 est quand même exagéré pour ne surveiller que ce volcan de Nyirangongo. C’est une piqûre que nous allons administrer non seulement au comité de gestion que vous mettez en cause si les accusations s’avéraient vraies, mais aussi aux agents fictifs. C’est sûr que ça va faire mal à beaucoup, mais c’est de cette façon que nous allons permettre que l’enveloppe octroyée à l’OVG serve réellement aux agents qui travaillent », leur a-t-il déclaré.

Quant au comité de gestion, le ministre de la Recherche Scientifique et Innovation Technologique a demandé d’éviter le terrorisme sur les agents par des arrestations au Parquet et à l’ANR mais de procéder aux sanctions administratives si faute il y a. Il a ensuite obligé au comité de désormais lui communiquer toutes les bourses de formation envoyées à l’OVG, lui dire le critérium et proposer les candidats sélectionnés selon le profil exigé. De cette façon, estime José Mpanda, il y a moins de problèmes parce que l’octroi des bourses semble être l’objet d’injustice dans la sélection.

Somme toute, le ministre de la Recherche Scientifique et Innovation Technologique a promis de renvoyer à Goma avec l’aval du premier ministre à qui il va faire rapport, des experts de son ministère pour le travail de contrôle physique des agents. S’agissant des accusations contre le comité de gestion, elles seront soumises à l’investigation de façon que la décision finale intervienne dans un mois.

  • Bendélé Ekweya té

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