Telles des vagues de l’océan créées par la tempête, la colère et l’émoi des congolais suscités par l’installation par Azarias Ruberwa du bourgmestre de la commune rurale de Minembwe ont baissé, grâce à l’apaisement du président de la République qui a promis aux députés nationaux et provinciaux du Grand Kivu et au cours de sa conférence de presse, d’annuler cette installation frauduleuse. Au-delà des boulets rouges de tous les Congolais tant de l’intérieur du pays que de l’extérieur et aux remontrances du chef à l’endroit du «fugitif» ministre éternel de la décentralisation au dernier conseil conseil des ministres, tel que rapporté par le confrère 7sur7.cd, la démission d’Azarias Ruberwa du Gouvernement ne peut-il pas être exigée par le chef de l’Etat ?
En effet, selon les câbles du confrère 7sur7 dans le Gouvernement, au cours de cette dernière réunion des ministres de vendredi 9 octobre, le président Félix Tshisekedi a mis au défi Azarias Ruberwa de lui présenter la preuve de son approbation de l’installation telle que ce dernier l’a claironné dans la presse pour justifier son forfait. Toujours d’après le confrère 7sur7.cd qui cite ses sources, ce n’est pas le Ruberwa sûr de lui et donneur des leçons qu’on a vu ce jour-là. Il était timoré, hésitant et même évasif, face aux coups de semonce du président Tshisekedi. Est-ce que les semonces de Fatshi suffisent-elles pour passer l’éponge ?
Non, estiment beaucoup d’analystes de la scène politique qui évoquent déjà une jurisprudence existante. En effet, il n’y a pas longtemps que le président Félix Tshisekedi avait exigé la démission du VPM de la justice et garde des sceaux, Célestin Tunde ya Kasende, pour avoir engagé le gouvernement sans aval, dans sa note technique adressée à l’Assemblée nationale pour faire passer les lois du duo Minaku-Sakata sur la réforme de la magistrature. «Ce que Ruberwa a posé comme acte n’est moins pire que celui de Tunde surtout qu’il a publiquement menti l’avoir fait, non seulement avec l’aval du gouvernement, mais aussi du président de la République. Ça c’est très très grave», déclare un cadre du Front Commun pour le Congo (FCC), même plateforme politique à laquelle appartient également Azarias Ruberwa, mais qui a totalement désapprouvé la démarche de ce dernier.
Cette jurisprudence oblige, Fatshi va-t-il exigé la démission d’Azarias Ruberwa comme ce fut le cas de Tunda ? Avec la coalition, il est vrai qu’il n’a pas assez de manœuvres directes comme Mobutu, Kabila père et fils comme dans le passé surtout que Ruberwa est un pion personnel et privilégié de Joseph Kabila. Mais par son intransigeance légendaire, il peut toujours obtenir le départ du gouvernement, de l’ancien vice-président de la république sous la formule 1+4 car, d’après un sondage réalisé par scooprdc.net à Kinshasa, le ministre mis en cause doit impérativement quitter le gouvernement pour son indélicatesse qui frise la haute trahison.
Pour rappel, en date du 28 septembre dernier, une délégation composée d’au moins six ambassadeurs, y compris l’ambassadeur américain, du ministre de la Défense et des anciens combattants, M. Aimé Ngoy Mukena, son collègue de la décentralisation, M. Azarias Ruberwa, du chef d’Etat-major général de l’armée, le général Célestin Mbala, du gouverneur du Sud-Kivu, M. Théo Ngwabidje, ainsi que des députés nationaux dont ceux de la commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale, a installé le bourgmestre de la commune de Minembwe. Acte qui a créé un tollé et révolté l’ensemble de Congolais étant donnés que Minembwe que Ruberwa tient coûte que coûte à accorder à ses frères banyamulenge, tutsi du Rwanda immigrés, n’a jamais été leur terre. Ce qui est considéré comme un mini coup d’Etat raté.