Tout le petit crédit qu’on lui accordait sur sa nationalité congolaise vient sérieusement de s’effriter avec son coup raté sur le dossier « Minembwe ». L’homme qui se bat comme un diable dans un bénitier pour les intérêts de sa petite communauté, est tout sauf un nationaliste. L’homme, c’est le « comploteur » Azarias Ruberwa. En effet, l’éternel ministre a su énerver tous les Congolais à l’intérieur du pays tout comme à l’extérieur avec sa fameuse installation du bourgmestre de la commune rurale de Minembwe, entité dont, non seulement la création administrative a été vivement contestée, mais aussi son étendue sur trois territoires au Sud-Kivu. L’homme aurait bien gagné son coup de la création de «Tutsiland» n’eût été le tollé que cette affaire a soulevé et la forte pression exercée sur le président de la République, Félix Tshisekedi, même dans le camp du Front Commun pour le Congo (FCC).
Comme un footballeur qui évite la touche d’un adversaire, Fatshi a, dans une conférence de presse qu’il a donnée ce jeudi 8 octobre à Goma, annoncé sa décision de surseoir toutes les décisions prises sur Minembwe. «Pour moi, le salut du peuple est la loi suprême. Je ne peux pas laisser mon peuple en danger. J’ai décidé d’annuler ce qui a été fait jusqu’ici pour Minembwe», a déclaré en substance le Président de la République.
Le Chef de l’Etat a annoncé la mise sur pied d’une commission des experts scientifiques non originaires avec mission de retracer toutes les limites du territoire. Ces experts vont travailler avec l’appui des autochtones.
En perdant le peu de crédit sur sa nationalité qui lui restait, Azarias Ruberwa regardera-t-il les Congolais dans les yeux avec son coup raté ? Toute honte bue, l’homme semble malheureusement être vacciné contre toutes les critiques et s’en fou. Sinon, il aurait démissionné. Chose qu’il ne fera pas étant donné qu’il a une mission suicide. Au président honoraire Joseph Kabila dont Ruberwa relèverait de son quota discrétionnaire, de faire mieux en le retirant du gouvernement ou le permuter à un autre ministère, s’il tient lui aussi à bénéficier encore de la confiance des Congolais.