La nouvelle a fait l’effet d’une bombe H dans les salons politiques de la RDC ce lundi 5 octobre, lorsque le rapport de l’audit de la Banque Centrale du Congo (BCC) a été publié sur le site de cette institution financière. Pour cause, non seulement que les comptes sont tripatouillés, mais l’on découvre de créances en millions de dollars envers le Rwanda et le Burundi notamment, et des comptes aux intitulés fantaisistes.
Commencé par l’Inspection de la police judiciaire, l’audit de la BCC s’est vu adjoindre un cabinet privé sur recommandation du Fonds Monétaire International (FMI), avant toute reprise d’activité avec le pays de Félix Tshisekedi. Comme il fallait s’y attendre, le rapport présente plusieurs anomalies dans la gestion du compte général du trésor. On note par exemple qu’à la fin de l’année 2019, le compte général a dégagé un solde débiteur de 893 milliards de FC, soit 535.513.442 millions USD, contre 354 milliards FC à la même période de l’année précédente.
Quant au solde de ce compte, il est formé de 33 sous-comptes individuels, de la comptabilité auxiliaires. (Ndlr: comptes réservés aux tiers c’est-à-dire : fournisseurs ou clients). Et même alors, ces comptes ont un écart de 1,8 millions FC par rapport à ce qui doit y être.
L’on se souviendra que l’enquête de la police judiciaire initiée au mois de septembre dernier avait mis à nu l’existence de plusieurs sous-comptes parallèles, alimentés par de fonds destinés au trésor public. Ces comptes pour les moins douteux, ont permis aux enquêteurs de découvrir 27.480.000 FC, logés dans un compte nommé “Sommet Francophonie”, une activité qui s’est déroulée en 2012 et pourtant le compte continue d’être alimenté !
En outre, le rapport renseigne une créance de 107.033.881.958,54 CDF logée dans un compte appelé “Créance des biens Zaïrianisés”, sans que les auditeurs ne fournissent plus d’explication sur son contenu. Autre chose, le compte auxiliaire ouvert pour accueillir les 100 millions USD de redevance de Mutanda mining, les auditeurs n’ont retrouvé que 992.237,75 FC, soit moins de 500 USD à ce jour.
Curieux, dans ce rapport, certaines rubriques démontrent des créances de 1 million USD et 4 millions USD que la RDC respectivement au Rwanda et au Burundi sans fournir assez de détails.
Inutile de dire que le parlement aura du travail, car même si la banque centrale est réputée pour être autonome, mais son autonomie n’exclurait pas le contrôle. D’où une interpellation en bonne et due forme de Déogratias Mutombo s’impose au parlement lors de cette session, qui est aussi budgétaire.