«Je ne vais pas m’éterniser au pouvoir car il est anormal de faire plus de deux mandats lorsqu’on est un homme normal. La fonction de chef de l’État est épuisant. Je dors tard et je me réveille tôt. C’est ça ma vie de tous les jours… Je n’entends nullement m’accrocher au pouvoir…Il est humainement épuisant d’accomplir deux mandats à la tête de l’Etat ». Loin d’être un aveu d’échec comme d’aucuns le pensent, ces phrases prononcées par le président Félix Tshisekedi lors d’une interview accordée très récemment aux journalistes congolais de la diaspora, viennent, non seulement mettre fin aux agitations de ses alliés du FCC qui le soupçonnaient de vouloir éluder les élections en 2023, mais aussi aux ‘’vuvuzeleurs’’ de son camp qui rêvent et déclarent de ne faire la remise et reprise à la présidence qu’avec Jésus-Christ, comme pour dire qu’ils s’éternisent avec Tshisekedi au pouvoir.
Comme Mandela, Fatshi donne l’impression de quelqu’un qui veut accomplir sa partition dans la transformation de la RDC en posant des empreintes indélébiles et partir tout en laissant à ses compatriotes le goût d’inachevé. On dirait quelqu’un qui s’est inscrit dans la logique de « quitter les biens, avant que les biens ne vous quittent ».
Aussi, comme deuxième leçon de l’école ‘’mandelienne’’, Fatshi ne cède pas aux chants de sirène de ceux qui veulent le voir en porte-à-faux avec son prédécesseur : «Je veux que cette alternance réussisse. C’est une expérience sans précédent dans l’histoire de notre pays. Je tiens à ce que mon prédécesseur vive paisiblement. Il faut être tolérant. Demain, ce sera mon tour de devenir un ancien président». Une réponse aux préoccupations des journalistes congolais de la diaspora mais qui se veut aussi un coupe-gorge aux détracteurs de Joseph Kabila de tous bords.
En effet, en prenant le pouvoir en Afrique du Sud, Nelson Mandela qui inspirerait Félix Tshisekedi, n’avait pas réglé des comptes à son prédécesseur dont le régime sous apartheid avait causé beaucoup de torts à lui et à tous les sud-africains. Mais avec les blancs jadis oppresseurs, il a bâti une autre Afrique du sud. C’est ce que Tshisekedi semble faire, n’en déplaise à ceux qui en veulent à Joseph Kabila et les siens.
Il est vrai que pendant 18 ans, le clan Kabila n’a pas bien dirigé le pays jusqu’à à être taxé de l’avoir détruit. Cependant, le pardon est une vertu chrétienne. D’où cette sorte de prophétie de Félix Tshisekedi toujours dans cette interview accordée aux journalistes de la diaspora : «D’ici 2023, la voie que j’ai tracée, montrera à la population que c’était la bonne voie. Ceux qui se livrent au jeu stupide d’entraver mon action ne font que scier la branche sur laquelle ils sont assis. Nous irons au purgatoire pendant que, eux, iront en enfer».