C’est depuis le milieu de la semaine qu’une vidéo en circulation dans les réseaux sociaux, montre un individu s’exprimant en swahili « bora » et qui se présente comme étant 1er sergent-major de FARDC en mission auprès des groupes armés mai-mai, notamment APCLS, pour leur apporter armes et munitions sur ordre de son commandant d’opérations, le général Mayanga Wakishuku. Une histoire ubuesque qui nécessite d’être creusée suffisamment par la justice militaire.
Le récit tel que traduit par une correspondante de scooprdc.net :
« Je m’appelle Amani Faustin Tumaini, j’ai rang de 1er sergent-major, je suis soldat de l’unité du QG de la région. Je travaille chez le Général Mayanga Wakishuku. Je le connais et lui le Général me connaît et si je le vois, je vais le reconnaître. C’est ma première fois de participer et d’être mélangé avec les Rebelles, et c’est le Général Mayanga qui nous envoie. Nous sommes une section de 12 personnes. Notre Commandant c’est le lieutenant Musafiri, ils (le général et le lieutenant) nous envoient travailler avec les Mai–Mai et le APCLS et les KARUZA. Personnellement c’est ma première fois d’aider les rebelles, nous leur avons donné le PKM (mitrailleuse) et deux chaînes (caisse de munitions de PKM) à KITUBURI et Box de PKM chez KAMBUZI. Ils ne sont pas de soldats du gouvernement, c’est sont des rebelles, le Général lui–même nous donne ordre de travailler avec les rebelles, on n’y peut rien sinon c’est la mort, on ne pouvait pas reculer. Le PKM était nouveau, ça n’était pas un ancien avec les balles que nous avons prises à Goma à sa résidence, la résidence du Général Mayanga Wakishuku. Je le connais bien et il me connaît, même devant lui je peux témoigner, et comme je l’ai trahi, il peut me tuer, c’est ça son travail. Mes collègues me disent que j’allais me taire et pourquoi ai-je peur. On a discuté au téléphone en Kinyarwanda et kihutu. S’il me voit, il va me tuer, il m’a injurié au téléphone et il va me tuer s’il me voit, parce que j’ai dit la vérité. Travailler avec ces rebelles, c’est nous tuer, nous congolais », telle est l’histoire que raconte ce 1er sergent-major de FARDC dans la vidéo en circulation sur les réseaux sociaux.
Voilà qui relance le débat sur l’infiltration des FARDC par des officiers douteux, accro à l’argent et devenu officier par de moyens illicites. Le général Donatien Mayele n’avait-il pas dit que « si l’armée n’arrive pas à se défaire d’un ennemi, ce que l’ennemi se trouve déjà au sein de l’armé « . La situation de la persistance de l’insécurité à l’Est de la RDC est artificielle. Car elle est, d’après plusieurs rapports internationaux, voulue et entretenue par des officiers complices, à la solde des exploitants illégaux de minerais s’ils ne sont pas eux-mêmes. Il n’est en effet plus un secret que les FARDC seraient venus à bout de ces bandits armés, s’il y avait pas complicité dans les rangs de quelques officiers très bien placés au sein de l’armée congolaise.
L’opinion pense qu’un soldat ne peut pas prendre un tel risque, sans qui y ait anguilles sous roche. Cette piste, mieux cette dénonciation vaut la peine d’être suivie, il y a de vies qui se perdent chaque jour qui passe. Que le général Mokuntu de la Haute Cour Militaire ouvre une enquête, pourquoi ne pas convoquer le général Mayanga à Kinshasa pour s’expliquer !