Comme annoncée par les officines de la coalition au pouvoir en RDC, la rencontre du domaine présidentiel de la N’sele entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila du 19 septembre dernier, a une fois de plus accouché d’une souris. Rien à se mettre sous la dent car les deux délégations se sont séparées sans réel compromis. Au contraire, d’autres divergences sont nées de l’incompréhension des uns envers les autres et vice-versa. Pour certains observateurs, Kabila en fin politicien distrait Tshisekedi, pendant que ses lieutenants se préparent à l’abordage en 2023.
Non sans raison, car pour le FCC, si pour la répartition de postes au niveau du gouvernement, il prône l’alinéa 3 de l’article 90 de la constitution qui dispose que : «la composition du gouvernement tient compte de la représentativité nationale», comment peut-il lors de la rencontre de la N’sele, vouloir ramener cette logique constitutionnelle à la mise en place de la petite territoriale et la diplomatie qui sont de portefeuilles exclusivement réservés à CACH ? Car dans l’esprit du législateur, dit un enseignant de droit, l’alinéa 3 de l’article 90 de la constitution se limite à la composition du gouvernement. Faire le contraire, serait un amalgame tendant à la violation pure et simple de la loi fondamentale.
Il est évident que l’on ne se fait pas de cadeaux en politique, mais une certaine opinion croit que Joseph Kabila fait perdre du temps à Félix Tshisekedi pour ne pas lui permettre de travailler et apporter de vraies solutions aux différents problèmes de congolais. Avec la rhétorique de ce dernier temps de certains caciques du parti de l’ancien président, l’on appréhende un PPRD mal à l’aise de la réussite de l’actuel Chef de l’État. L’opinion se rappellera du feuilleton de nominations à la Gécamines et SNCC, la permutation et nominations de certains hauts magistrats, restructuration au sein de l’armée etc, toutes ces décisions ont été vues d’un mauvais œil par le FCC. Actuellement la pomme de discorde est la petite territoriale et la Diplomatie que le FCC veut également contrôler en se raccordant frauduleusement à l’alinéa 3 de l’article 90 de la Constitution.
Autre point de divergence ou de distraction, c’est la question de Ronsard Malonda à la tête de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Si pour le CACH, il est hors de question que le secrétaire exécutif de l’actuelle CENI soit fait président de cette institution en remplacement de Corneille Nangaa, le FCC, lui ne jure que par ce nom, menaçant même que cela constitue une ligne rouge que CACH ne devrait franchir.
Autre raccordement frauduleux du FCC à cette rencontre de la N’sele, c’est l’éventuel retour de Joseph Kabila ou la présentation par lui en 2023, d’un candidat FCC à l’élection présidentielle. Bien que rejeté par CACH lors des échanges, certaines intelligences pensent cette façon de procéder est une volonté manifeste du FCC à bloquer volontairement Félix Tshisekedi pendant que les responsables nommés par Joseph Kabila avant sa sortie du pouvoir. Et pourtant, sachant qu’il était largement hors mandat, Joseph Kabila avait pris les soins de nommer dans la petite territoriale, la diplomatie, les entreprises et dans l’armée, comme pour piéger son successeur.
L’opinion commence à se lasser de ces infructueuses rencontres qu’on qualifie de passe-temps pour distraire le Chef de l’État. Félix Tshisekedi doit savoir que Joseph Kabila n’est pas un enfant de cœur, Emmanuel Shadary qui est le secrétaire permanent de son parti en sait quelque chose.