Par Ginno Lungabu.
A travers son projet «Cassava Brown Streak Disease», CBSD, financé par l’Agence Internationale de Développement des États-Unis d’Amérique (USAID), l’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA), a doté l’Institut National pour l’Etude et la Recherche agronomiques (INERA) des équipements de laboratoire. La cérémonie symbolique de remise de ces matériels a eu lieu ce mardi 15 septembre au Fleuve Congo Hôtel, à Kinshasa.
Il s’agit de «Génie 3», qui sont des petits appareils PCR pour la détection des virus. L’avantage de ces petits appareils, explique un ingénieur agronome de l’INERA, ce qu’ils sont portatifs et ont l’autonomie énergétique suffisante.
Avant nous utilisions des grands PCR qui consomment beaucoup d’électricité. Maintenant nous avons des petits qui vont dans les stations de l’INERA et qui vont aider à prendre les échantillons directement aux champs, lesquels peuvent être traités sur place aux champs. Ça se charge comme le téléphone et la durée de l’autonomie c’est six heures indépendamment de l’énergie électrique.
En plus de «Génie 3», il y a des smartphones dotés de l’application «Nourou». Ainsi, à partir de leurs téléphones, les ingénieurs et chercheurs de l’INERA peuvent, grâce à cette application, détecter des maladies sur les plantes, principalement le manioc, dans le cadre de ce projet.
Le don de l’IITA à l’INERA est aussi constitué d’une grande quantité des consommables pour le Génie 3.
Pour montrer l’importance de ce projet CBSD qui vise l’amélioration de la culture du manioc par le renforcement de capacité dans la recherche contre les maladies virales qui menacent le manioc, le directeur général de l’INERA, le professeur Mbuya Kankolongo révèle que la consommation humaine du manioc en RDC est la plus élevée au monde. Selon ses statistiques, la RDC produit 15 millions de tonnes par an. Ce qui la place en 3ième position parmi les 6 plus grands producteurs du monde et 2ième en Afrique après le Nigeria. «Un congolais consomme 453Kg de racine fraîche par an, soit 145 Kg de farine de manioc», déclare le professeur Mbuya Kankolongo.
Pour l’ambassadeur des Etats-Unis en RDC, financiers du projet à travers l’USAID, la sécurité alimentaire est une priorité de son pays à travers le monde. C’est ce qui fait que les USA, déclare Mike Hammer, ont déboursé au moins 4 millions USD étalés sur quatre ans pour ce projet en vue de combattre les virus et autres maladies qui menacent la culture du manioc.
Quant au ministre de la Recherche Scientifique et Innovation Technologique, José Mpanda Kabangu, de qui dépend l’INERA, il se réjouit du fait que cette acquisition va permettre de développer des nouvelles stratégies dans la lutte contre la maladie de la striure brune qui est tellement dévastatrice et capable d’entraîner une perte de production jusqu’à 70% et affecte même la qualité des racines de manioc stockées.
«Ces nouveaux équipements permettent à l’INERA de se doter d’un arsenal de riposte contre les maladies émergentes en RDC et protéger par conséquent la culture du manioc en accroissant sa productivité et sa rentabilité et d’autre part de contribuer à la formation des chercheurs en doctorat dans le domaine des maladies des plantes en général et celles du manioc en particulier, domaine qui souffre aujourd’hui d’une carence avérée en personnel qualifié», a déclaré José Mpanda.
Il faut dire que déterminé à rendre viable l’INERA qui est dans la léthérgie depuis plus de 10 ans, José Mpanda est parvenu tout récemment à convaincre le Conseil des ministres sur le financement du projet INERA visant le renforcement de la résilience et du bien-être des petits producteurs agricoles pendant et après la pandémie à Covid-19 en République Démocratique du Congo. Pour cela, le gouvernement a décidé de débourser 2 millions USD en faveur de ce projet.