Par Dorcas Nzumea.
L’audience en flagrance sur l’affaire des présumés auteurs de viols, vol et extorsion au Centre de santé de Kisenso a bel et bien repris ce mardi 15 septembre 2020 dans la commune de Kisenso au terrain Tshobo (église catholique) dans le quartier de la paix. Sur 8 prévenus, 3 sont condamnés, 2 acquittés et 3 autres renvoyés au tribunal pour enfants.
Les 3 condamnés écopent chacun de 20 ans de servitude pénale et une amende de 800.000FC. Ils sont également sommés de payer solidairement l’équivalent en francs congolais de 50.000 dollars à la partie civile à titre de dommages et intérêts. Les 3 autres sont renvoyés au tribunal d’enfants car n’ayant pas atteints l’âge majeur, ils sont mineurs. Les deux acquittés le sont pour absence d’indices de culpabilité.
Plusieurs centaines de personnes étaient mobilisées afin d’assister à cette audience qui a été interrompue le lundi dernier pour des raisons logistiques. Les présumés auteurs de ces actes ont comparu devant le tribunal contre le ministère public. Les deux infirmières victimes de viol étaient également présentes. Le ministère public avait dans son réquisitoire, demandé au TGI de Kinshasa/Matete la condamnation des accusés à la peine capitale pour association des malfaiteurs et avait exigé leur pendaison.
« Vous les condamnerez tous pour infraction de vol qualifié à 10 ans de servitude, à 20 ans de servitude pénale pour infraction de viol et les autres infractions commises en association criminelle. Comme la peine prévue pour l’association des malfaiteurs est la peine la plus haute expression du tribunal, celui-ci condamnera les prévenus à la peine capitale et nous allons exécuter la pendaison », a requis le ministère public au tribunal.
Rejetant la réquisition du ministère public, les avocats de la défense avaient exigé l’acquittement des prévenus. Selon eux, l’on ne peut pas parler de l’infraction de l’association des malfaiteurs, vol qualifié et viol et de surcroît, soutiennent-ils, le ministère public n’a pas fourni les éléments probants sur les infractions. La partie civile avait quant à elle sollicité des dommages et intérêts de l’ordre d’un milliard de francs congolais.
Pour rappel, le centre de santé et Maternité « La Révolution » de Kisenso a été la cible la nuit du jeudi au vendredi 11 septembre d’individus identifiés comme étant des kuluna. Environ 50 individus identifiés dans ce centre munies des machettes, marteaux et autres armes blanches pour intimider le personnel de santé et les malades. Deux jeunes infirmières ont été victimes des violences sexuelles sous le regard impuissant des autres membres du personnel et des malades. Des biens de valeur de l’hôpital ont également été emportés.