Par Ginno Lungabu.
Le Directeur Général de l’Office de Gestion du Fret Multimodal (OGEFREM), Patient Sayiba, a été arrêté lundi 14 septembre dans la soirée, ce, après son audition au Parquet près la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe. Selon ses proches, tout était planifié pour son arrestation parce que, soutiennent-ils, l’avocat général a disparu juste après son audition pour permettre à ce qu’il passe la nuit au cachot.
Du coup, Me Constant Mutamba, président de la Nouvelle Génération pour l’Emergence du Congo (NOGEC), Constant Mutamba, dénonce sur son compte Twitter : « l’arrestation arbitraire du DG SAYIBA jette le discrédit sur notre système judiciaire. Les règlements des comptes et la chasse aux sorcières dénaturent aujourd’hui l’essence de l’Etat de droit. La justice se doit d’être incolore, inodore et insipide ».
Le caractère arbitraire de l’arrestation de Patient Sayiba est aussi soulevé par ses avocats qui parlent d’un dossier déjà classé sans suite, sur lequel revient l’avocat général près la Cour d’appel de Kinshasa-Gombe, Robert Kumbu Panzu. En effet, le Parquet parle de 6 millions USD obtenus de la banque comme prêt pour le port sec de Kasumbalesa, alors que les documents de la banque indiquent 3 millions USD.
Aussi, à la correspondance du 27 juillet 2020 de Me Laurent Oyemba, avocat de Patient Sayiba, pour s’enquérir au nom de son client de la suite réservée au dossier RI 3771/PGO23/a/2020/LUK, le procureur général près la Cour d’appel, Lundaka Madi a ainsi répondu à la même date : «…j’ai l’honneur de vous informer que le dossier judiciaire référencé en marge, ouvert à mon office, a été classé sans suite, le 21 juillet 2020 pour faits non établis à charge de votre client, monsieur SAYIBA Patient, Directeur Général de l’OGEFREM».
Que cherche encore l’AG Robert Kumbu Panzu dans ce dossier «port sec de Kasumbalesa» classé sans suite ? Et pourquoi le revirement du PG Lundaka Madi pour autoriser des poursuites contre Patient Sayiba alors qu’il n’y a pas d’élément nouveau ?
Cette attitude des magistrats apporte de l’eau au moulin de ceux qui les accusent, non seulement d’exécuter l’agenda caché des pourfendeurs de Patient Sayiba tel que l’Intersyndicale de l’OGEFREM, la Délégation syndicale et les Comités de base/base l’ont dénoncé auprès du président de la république, Félix Tshisekedi, dans leur mémo lui adressé lundi 14 septembre 2020 (lire l’article de scooprdc.net «L’Intersyndicale de l’OGEFREM à Fatshi : «toute tentative de l’annulation de la mise en place générale risque d’être apocalyptique…»), mais aussi qu’ils le terroriseraient pour lui soutirer de l’argent dans la négociation de sa liberté provisoire.
Alignés comme un seul homme derrière leur DG Patient Sayiba, les agents et cadres de l’OGEFREM, ont, ce matin de mardi 15 septembre devant leur immeuble, manifesté pour lui témoigner leur soutien total et dénoncer l’acharnement judiciaire dont il est victime. Dossier à suivre !