Par Ginno Lungabu.
Lorsque l’on entre dans la concession de l’Institut Géographique du Congo (IGC), située au croisement du Boulevard du 30 juin et l’avenue Libération, ex-24 novembre, l’on a comme impression que l’on est sur un espace nouvellement loti en pleine Gombe, vu les constructions en dur qui y sont entreprises. Pourtant, c’est dans un domaine de l’Etat. Voilà une spoliation qui a mis le ministre de la Recherche Scientifique et Innovation Technologique, José Mpanda Kabangu, dans tous ses états. Ce dernier a fait une descente vendredi 11 septembre dans cette concession.
«Tout ça doit s’arrêter. Sinon je prends un arrêté lundi et vous ne serez plus ici», a-t-il menacé le professeur Albert Kabasele, directeur général de l’IGC.
Et de s’indigner fortement : «l’Etat congolais n’a pas permis tout ce que vous faites ici. Ce sont les biens de l’Etat et vous devez respecter la procédure avant d’entreprendre quoi que ce soit. Vous n’êtes pas une agence immobilière. Faites votre objet social. Monsieur le DG, vous avez changé de nature, vous êtes devenu une agence immobilière et c’est très grave de constater que vous vous permis de lotir un terrain de l’Etat. Arrêtez-moi tout ça ! ».
En effet, outre ces nouvelles constructions, les locataires de tous genres ont envahi ce centre de recherche et y exercent plusieurs activités qui n’ont rien à avoir la cartographie : bars, restaurants, boutiques d’habillements, atelier de couture, cabinets d’avocats, églises, bureau de change, université, imprimerie… Pire, certaines familles y habitent allègrement. Et aux dires du directeur général de l’IGC, il y a au moins 50 locataires dans cette concession. Les uns ont construit, les autres occupent les locaux dans différents bâtiments.
Face aux remontrances du ministre, le professeur Albert Kabasele a pris l’engagement solennel de faire arrêter tous les travaux de construction et mettre fin à tous les contrats.
«Tout le monde doit se préparer à partir. Les procédures en justice seront entamées pour que les locataires libèrent les terres obtenues sur base des contrats précaires», a-t-il déclaré.
Il faut dire que dans cette concession, le Ministère de la Recherche Scientifique et Innovation Technologique projette d’ériger, grâce à un partenariat public-privé, un grand immeuble devant abriter tous les centres de recherche sous sa tutelle. L’idée est de construction un quartier de la science à cette place emblématique en proie de spoliation. Déjà, José Mpanda a promis le passage de bulldozer pour démolir ce qu’il qualifie de constructions anarchiques sur la concession de l’IGC.
