Par Innocent Olenga.
A la question de Scooprdc.net sur les contrats chinois pour savoir ce qu’en pense le gouvernement actuel, lors de la conférence de presse du ministre d’Etat, ministre de la Communication et Médias, porte-parole du Gouvernement, le 27 août dernier sur l’an 1 du Gouvernement Ilunga Ilunkamba, David-Jolino Makelele avait, non seulement qualifié ces contrats de «grande catastrophe contractuelle» que la RDC ait connue et qu’il fallait se remettre sur la table pour les nouvelles négociations, mais aussi affirmé qu’il avait participé à ces négociations en citant même certaines personnalités.
Cette réponse à la question de Scooprdc.net a suscité une réaction dans le chef de Bureau de Coordination du Programme Sino-Congolais (BCPSC). A travers son service de communication, cette structure de liaison de suivi de ces contrats chinois a fait, ce mercredi 9 septembre, une mise au point en 12 points et recadre le ministre d’Etat sur un ton des remontrances.
«Monsieur David-Jolino Diwampovesa Makelele n’a jamais participé à ces négociations auxquelles la Gécamines était représentée par son Directeur général de l’époque qui est un canadien et son Directeur général adjoint, monsieur Mukasa, actuellement député national», déclare John Omombo, chargé de communication au BCPSC en ironisant : «je crois qu’il s’est trompé de projet ou c’est l’oubli».
Pour fustiger les propos de Jolino Makelele, le BCPSC par la bouche de son chargé de communication précise que «les délégués congolais aux discussions avec les investisseurs chinois avaient négocié ce partenariat en hommes respectables contrairement aux vociférations explosives et tonitruantes de monsieur le ministre dans le but de souiller la réputation de programme sino-congolais et l’image de ses dirigeants».
Louant le partenariat chinois, John Omombo indique que c’est ce dernier qui a permis à la Gécamines de révisiter ses anciens contrats mal négociés avant avec les autres partenaires. «Non seulement que dans les autres partenariats, la participation de la Gécamines est inférieure à 32% mais aucun partenaire aujourd’hui n’intervient dans le secteur des infrastructures. Pour le contrat chinois, c’est tout le contraire», soutient John Omombo en ventilant les 100% des bénéfices qui sont produits : 35% payés aux dividendes des actionnaires, 65% pour le remboursement des différents prêts contractés par la joint-venture Sicomines pour financer les infrastructures et financer le développement du projet minier.
Le BCPSC dirigé par le sénateur Moïse Ekanga met Jolino Makelele au défi pour qu’il fournisse des renseignements qui prouveraient que ce contrat a été mal négocié comme il l’a affirmé. Sans s’en cacher, le BCPSC regrette que Jolino Makelele n’ait pas confiance à l’inventivité et la performativité des congolais et recommande vivement à l’Assemblée nationale de l’inviter pour qu’il propose un autre modèle de partenariat meilleur que celui négocié avec la partie chinoise, étant donné que ses graves allégations, mentionne le BCPSC, jettent un discrédit sur le programme et portent un coup dur sur l’image des partenaires.
«Visiblement, monsieur le ministre de la communication a refusé de s’informer et de se former sur les procédures des financements des projets et les mécanismes de remboursement. C’est extrêmement grave pour un Etat dont le ministre d’Etat devrait prêcher par une gouvernance d’exemplarité plutôt que forger une rhétorique mensongère fortement enflammée», peut-on lire dans la mise au point du BCPSC.
Sans vouloir entrer dans la polémique entre le porte-parole du Gouvernement et le BCPSC, Scooprdc.net reste sur sa soif quant au respect de ces contrats chinois : pourquoi au lieu de 3 milliards initialement prévus pour le volet infrastructures, le consortium des entreprises chinoises à travers Exim Bank of China a décidé unilatéralement de réduire drastiquement ce montant à 1 milliard ? Ce changement du montant de financement des infrastructures ne modifierait-il pas les termes du contrat d’autant plus que ce sont des millions des tonnes de réserve de cuivre et cobalt des congolais de toutes les générations qui ont été hypothéquées ? Autant de questions que le média en ligne voulait poser au BCPSC, mais ce n’était qu’une mise au point n’appelant aucun débat. Ce n’est que partie remise !