Par Agnelo Agnade.
C’est vite parti avec les invectives et l’escalade verbale au sein de la coalition Lamuka entre deux acteurs-clés, Mike Mukebayi et Martin Fayulu. La pomme de discorde c’est la désapprobation totale par Mike Mukebayi de la déclaration de Martin Fayulu en association avec Théodore Ngoy, sur la mise en accusation du président Tshisekedi, en sollicitant l’appui du parlement.
En effet, le député provincial Mike Mukebayi qui est le chargé de communication au sein de Lamuka n’a pas digéré que Mafa s’associe à celui qu’il qualifie d’un kabiliste patenté (Théodore Ngoy) et faire avec lui une déclaration qui salit la coalition Lamuka, accusée actuellement d’être alliée du FCC pour couler Félix Tshisekedi. Pour Mike Mukebayi, en jouant à ce jeu de Théodore Ngoy, Martin Fayulu prête des béquilles à Joseph Kabila.
Cette réaction de Mike Mukebayi a été qualifiée par les pro-Fayulu de soutien tribal à Tshisekedi. «Makila egangi», voilà la nouvelle expression ethno-discriminatoire utilisée avec malice dans le discours officiel de Lamuka version Fayulu-Muzito contre Mike Mukebayi. Ce dernier qui dénonce le comportement tribaliste du duo Fayulu-Muzito en épinglant leur passivité et complicité face aux propos xénophobes tenus par les militants lors de leur retour à Kinshasa, selon lesquels «Muluba, muluba, muluba, zua ye boma ye! Entendez en français: “qu’une fois trouvé un Muluba, il faut le tuer”, a annoncé son retrait de cette coalition.
Martin Fayulu n’était pas digne de diriger le grand Congo !
En claquant la porte de Lamuka, l’indomptable Mike Mukeba ne l’a pas fermé. Dans son éloquence et volubilité lui reconnues, le député provincial de Lingwala a déballé Mafa et le descend pour montrer à la face du monde qu’il était indigne de diriger le Congo du fait qu’infidèle dans peu de choses, il ne pourra jamais être fidèle dans les grandes choses.
«Muzito remet 1000$ à Fayulu pour le prisonnier Mike Mukebayi, Fayulu lui fait parvenir 750$ mais lui déclare que c’était lui-même le donateur. Muzito téléphone à Mike Mukebayi pour l’informer qu’il avait remis à Fayulu 1000$…C’est comme ça qu’un homme peut gérer le pays !», révèle l’ancien journaliste et Patron de Congo News puis C-News en menaçant les pro-Fayulu et Muzito : «Vous voulez que je donne d’autres détails, vous voulez que j’en parle ? Vous me provoquez, attention, j’en sais beaucoup ! continuez à me provoquer, je ne vous répondrez pas, vous êtes des ndakala (mini-fretins), je répondrai à Fayulu et Muzito et ça sera grave».
Mike Mukebayi va jusqu’à dire qu’à Genève, c’est Fayulu qui avait trahi Tshikesedi et non le contraire. Au regard de ces derniers soubresauts au sein de Lamuka, qu’en reste-t-il de cette coalition à laquelle Moise Katumbi et Jean-Pierre Bemba ont déjà tourné le dos et où les deux actuels leaders ne sont nullement modèle de bonne gouvernance.
Si avec les révélations de Mike Mukebayi, Fayulu s’avère indigne dans peu de choses, Muzito est qualifié de grand couleur des recettes de l’Etat. Et effet, premier ministre, il avait signé en 2012 un décret interdisant à l’Inspection Générale des Finances et à la Cour des Comptes, tout contrôle au sein des régies financières. Entant qu’ancien inspecteur des finances, Muzito l’avait fait pour favoriser les coulages des recettes de l’Etat. Une situation qui a désavantagé terriblement le Trésor public de 2012 jusqu’à jour où l’actuel premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, apprend Scooprdc.net, envisage abroger ce décret suicidaire de Muzito.
Ce n’est pas tout, Muzito n’a pas laissé les traces de vol ou de détournements, révèle-t-on à scooprdc.net aux ministères du Budget et des Finances, seulement l’homme avait excellé dans les commissions sur les dettes intérieures. «Si par exemple l’Etat congolais doit à un compatriote 2 millions USD, Muzito par ses pions interposés, proposait le paiement de 1,5 millions cash et les 500 mille lui revenaient. Mais le créancier signait pour 2 millions. C’est comme ça que l’homme s’est fait la fortune. Mais c’est cet homme qui est donneur des leçons aujourd’hui», regrette un administratif au secrétariat général des finances en regrettant que la RDC n’ait pas de chance pour son essor.