Par Nzakomba.
« C’est officiel et gloire à Dieu. Les élèves Ntikala François et Mbokolo Mpeti de l’Institut Lobeke 1, passagers de la pirogue ayant connu naufrage sur le Lac Maï Ndombe, ont été retrouvés vivants au village Ipeke ». Tel est le message contenu dans le tweet officiel du ministre d’État en charge de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST), Willy Bakonga, ce dimanche soir, alors qu’ils étaient annoncés morts depuis ce matin par le même ministre, après le chavirement de la pirogue qui les transportait à Inongo, afin de participer à la session ordinaire des examens d’État dès ce lundi 7 septembre. Et Willy Bakonga ne s’est pas gêné de présenter ses condoléances aux familles de deux vrais-faux noyés.
Une situation incongrue, qui met mal à l’aise toute bonne conscience. Car en effet, du haut de son ministère d’État, et surtout avec ce qui s’est passé à l’Est de la RDC lors du TENAFEP et des hors session du secondaire, Willy Bakonga devait éviter de se précipiter d’annoncer le décès de ces élèves, surtout que leurs corps n’avaient pas encore été repêchés. Voilà que de condoléances pleuvaient déjà sur le compte tweeter du promoteur des écoles » Madame de Sévigné « , avant que ses propres services par son compte démentent la première information. Ce tâtonnement laisse transparaître une gestion » hollywoodienne » du ministère, où c’est le buzz qui est mis au premier plan.
Finalement l’angoisse provoquée par Willy Bakonga a cédé place à la joie, bien que les congolais n’ont pas oublié les atrocités qui se sont passées à l’Est lors des examens de fin du cycle primaire (TENAFEP), et lors des examens hors session d’État pour le secondaire, où certains élèves ont été tout simplement abattus par les maï-maï pour les uns, et d’autres violées par les miliciens.
Cette bonne nouvelle vient consoler tant soit peu, la conscience collective qui avait été touchée de plein fouet. L’espoir de parents est que ces enfants rejoignent le lieu de l’examen sans autres risques supplémentaires, surtout lorsqu’on sait qu’il leur sera difficile de passer de bons examens, vu ce qu’ils viennent de traverser à quelques heures des épreuves finales.
A Willy Bakonga de prendre soins de se renseigner minutieusement auprès de ses services au réseau semblable à celui de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR), avant de faire telle déclaration. Sinon là, on note tout simplement que ses condoléances ne sont qu’ignominieuses.