Dépenses exagérées des institutions : la présidence et la primature plus gourmandes !

Par Ben Lévi.

La Banque Centrale du Congo(BCC) s’est vue obliger de relever son taux d’intérêt directeur de 7,5% à 18,5%, dépassant ainsi le taux d’intérêt d’octroi de crédit de banques commerciales, situé entre 14 et 17%, et ce, depuis le vendredi 14 août dernier. Pour cause, la dépréciation vertigineuse du franc congolais due à plusieurs facteurs conjoncturel dont l’arrêt ou le ralentissement des activités économiques causé par la pandémie à Covid-19, Ebola, rougeole et choléra ; les dépenses liées à la défense et surtout et toujours l’épineux problème du non respect du plan de trésorerie des institutions, avec à la tête la Présidence de la république et la Primature.

En effet, si les dépenses de la santé et de la défense peuvent se comprendre, au vue de leur caractère urgent et surtout conjoncturel, celles liées au fonctionnement de la Présidence de la république et de la Primature ne se justifient pas. Alors que le plan d’engagement des dépenses publiques avait fixé les prévisions trimestrielles de la présidence à 16 millions $ pour les mois de juillet, août et septembre, cette institution a pulvérisé les 16 millions $ en un seul mois, le mois de juillet. Aussi, elle est allée au delà en puisant 1,6 millions $ destinés à d’autres institutions, soit une consommation à la présidence d’au moins 567.000$ au quotidien.

Et pourtant, le plan de trésorerie rendu public au mois de février dernier par le ministère des finances, ne prévoyait qu’une prévision budgétaire de 5,45 milliards au lieu 10,59 milliards tels que voté en décembre au parlement. Il faut reconnaître que ce plan de 5,45 milliards du ministère des finances, a été jugé réaliste par le Fonds Monétaire International (FMI).

Ce qui est à craindre, c’est ce qui arrivera. Ces deux grandes institutions ayant vidé leurs provisions, se rabattront sur les budgets d’autres institutions et services de l’État pour survivre. Ainsi, beaucoup de projets à caractère social seront inéluctablement sacrifiés, au profit du train de vie de ces deux institutions. Voilà pourquoi les ministères comme ceux du développement rural, de la recherche scientifique et innovation technologique, des affaires sociales, de l’agriculture etc, auront toujours du mal à soulager leur secteur ne serait-ce que par de miettes prévues pour eux dans le budget de l’État. Si Félix Tshisekedi tient à réaliser le rêve de son père, à savoir  » le peuple d’abord « , il devra renverser cette équation, et plus vite.

  • Bendélé Ekweya té

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